mardi 29 décembre 2009

Conte de Iakoutie : L'homme qui marche et qui observe

Texte en attente



Longtemps, pas longtemps, l'Homme ne le sait pas mais ce qu'il sait c'est qu'il aperçoit de nouvelles habitations et le voilà témoin d'une scène peu ordinaire.
Des hommes quittent une maison en courant. Ils portent des sacs plats sur le dos.
Ils s'arrêtent tous. Ouvrent tous les sacs sous la lumière du soleil. Ils les referment vivement. Puis ils se précipitent vers la demeure et entrent pour ressortir, sacs plats sur épaules ; se rendent de nouveau sous les rayons du soleil, ouvrent les sacs, les referment, rentrent en hâte dans la maison. Ressortent, courent, ouvrent, referment, entrent en courant et disparaissent dans la maison. "Enfin, " se demande l'Homme, "que font-ils, pourquoi ne cessent-ils pas leur manége ? "

Ils sont tant absorbés qu'ils n'ont pas remarqué l'Homme qui avance vers lui. Alors ils sursautent quand il leur adresse la parole

- Bonjour, que faites-vous leur dit-il, que se passe-t-il ?
- Bonjour étranger, on ramasse la lumièredu soleil pour l'introduire dans notre maison obscure. Cela fait longtemps que nous travaillons et pourtant il n'y a toujours pas plus de lumière dans notre maison. Nous nous épuisons.

Le Voyageur pénètre dans la maison. L'obscurit profonde lui saute aux yeux. Mais il faut dire qu'il n'y a aucune fenêtre dans la demeure.
L'Homme fabrique des fenêtres. Alors les rayons du soleil envahissent la maison. Alors les homms et les femmes et les enfants rient de bonheur et de joie. Ils veulent offrir un repas à l'étranger, mais ils ne savent pas où le placer. L'Homme préfère les quitter. Derrière lui, hommes, femmes et enfants félicitent l'homme pour ses savoirs-faire et sa sagesse.
L'Homme reprend la route face au soleil qui se couche.

Quand l'Homme qui marche croise des hommes en difficulté, c'est sans compter qu'il offre ses idées et sa sagesse.


Mongolie 2009 = un blog dont j'ai extrait les quelques photos et dont je remercie les photographes : allez-y voir

lundi 30 novembre 2009

Il embraya ....

C'est derrière le miroir aux alouettes qu'il eut l'idée. Il décida d'être vache. Alors il prit le taureau par les cornes et sans passer du coq à l'âne il se prépara à jouer au coq en pâte, un tour de cochon. Ce n'est pas facile. Il fait plusieurs tentatives, à en avoir la chair de poule. Il s'obstine. A ce niveau, mieux vaut ne pas tuer la poule aux oeufs d'or. D'autant plus qu'il ne se destine pas à être le dindon de la face. Dans un regain d'optismisme, il se fait gai comme un pinson mais sifflant comme un merle. Oh oh oh, ce n'est tout de même pas au vieil hibou qu'il est qu'on posera un lapin. A quoi servirait-il d'être chouette. Alors prudence, la décision s'impose à lui illico presto : il lèvera un lièvre plus que deux à la fois. Bien sûr ses amis mangeraient comme un moineau, mais chaleur aidant ça suffirait amplement. Rusé comme un renard, il pénétra dans la voiture pie et d'un seul pigeon vole, il embraya sur le vif du sujet.

mercredi 21 octobre 2009

Histoire noire de Tak et Taki

C’est une vieille histoire qui s’est déroulée au moment où viennent les champignons,

où tournent au roux les feuilles,

où se rassemblent les hirondelles.

C'était en automne. L'instant est fabuleux. Il devient effroyable.

Tak et Taki sont deux petites souris,
Deux sœurs. Un frère et sa soeur. Deux amies. Deux amis. Personne ne sait. Rien n’a jamais été précis.
Disons que Tak et Taki sont deux petites souris l’une Tak plus grande que l’autre… Taki

Ce qui est c’est qu'un matin d'automne Taki demande à Tak "Te voilà bien chapeauté Tak et même bien empanier, où t'en vas-tu ?"

"Tu vas aux châtaignes ?" répond Taki bien étonné, "J’y vais aussi, je t’y suis"

Et c'est ainsi que deux petites souris ensemble sont sorties.

A la châtaigneraie les bogues sont grosses. Il suffit de les pousser du pied pour qu'elles s'ouvrent en laissant passer de belles châtaignes bien gonflées, bien luisantes, bien belles.
Tak dit «A moi les jolies châtaignes" et elle en cueille »
Taki dit « A moi les jolies châtaignes" et elle en cueille aussi.
Pleins sacs emplis, voilà châtaignes cueillies

Pleins sacs chargés sur le dos des souris, voilà Tak et Taki parties.
A la maison Tak dit « A moi d'éplucher les jolies châtaignes !" et elle épluche
Taki dit «A moi d'éplucher les jolies châtaignes !" et elle les épluche aussi »

Pleines vasques emplies voilà châtaignes épluchées
Pleine casserole d’eau remplie Tak dit « je les cuit »
Pleine casserole d’eau emplie Taki dit « je les cuit aussi »

Et bouille que bouille, l’eau de l’une et l’eau de l’autre bouillent à gros bouillons et châtaignes bouillies bouillent.

Tak vérifie. Au-dessus de la casserole elle se penche. Malheur la voilà tombée dans l’eau qui bouille ! La voilà bouillie.

Tak flotte au-dessus de l'eau. "Oh quelle horreur, oh quelle horreur !" pense Taki Tak est morte il faut que je me mette à hurler-pleurer. Et elle se met à hurler pleurer fort si fort que Tabouret questionne

"Hola hola Tak Qu’est-ce qui t’arrive pourquoi tu hurles si fort ?"

Oun ouin ouin répond Tak qui pleure
« Tak est tombée dans l’eau bouillie qui bouille, Tak est morte alors je pleure »



Aussitôt Tabouret déclare « Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je saute » Et baoung baoung Tabouret fait ce qu'il dit : il se met à sauter fort si fort que Balai questionne


Hola hola Tabouret qu’est-ce qui t’arrives pourquoi tu hurles si fort ?

• Comment Balai, tu ne connais pas la nouvelle
• Quelle nouvelle ? demande Balai

• Tak est morte dans l’eau bouillie qui bouille, alors moi Letabouret je hurle !

Ni une ni deux, Balai répond « Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je balaie ! » Et Balai balayant, la poussière monte de tous côtés Porte éternue At At chou ou ou ou oumHola hola Balai pourquoi tu poussières ainsi écoute comme j’éternue

• Pourquoi pourquoi, tu es bien bonne Porte, et pourquoi pas ? Tu n’ ne connais pas la nouvelle ?
• Non je ne connais pas la nouvelle, quelle est-elle ?
• Tak est tombée dans l’eau bouillie des châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte bouillie
• Tabouret saute,
• alors moi je balaie !

Immédiatement, Porte répond « Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je claque ! » Et clac clac, quelle claque, clac clac clac, Porte claque fort si fort qu’elle dérange Fenêtre

Hola hola Porte pourquoi tu claques ainsi tu me perces les oreilles ?


• Pourquoi, pourquoi ? T’es bien bonne toi et pourquoi pas ? Tu ne connais pas la nouvelle
• Non je ne connais pas la nouvelle quelle est-elle ?
• Tak est tombée dans l’eau bouillie des châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte bouillie
• Tabouret saute,
• Balai balaie
• Alors moi je claque

Sans tambour ni trompette, Fenêtre répond« Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je craque ! » Et craaaac craaaaaaaac que je craque, Fenêtre craaaaque si fort qu’elle importune Vieubanc de la Cour du Logis qui tranquille somnolait sous le grand noyer

Holà holà Fenêtre pourquoi craquer ainsi, à m’empêcher de cutouner* !

• Pourquoi, pourquoi ? T’es bien bon toi et pourquoi pas ? Tu ne connais pas la nouvelle
• Non je ne connais pas la nouvelle quelle est-elle ?
• Tak est tombée dans l’eau bouillie des châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte bouillie
Tabouret saute,
Balai balaie
Porte claque
Alors moi je craque !

Manu militari Vieuxbanc de la Courdulogis répond « « Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je fais le tour de la cour du Logis ! » Et vriiiiii vroum vroum vriiiiiiiii tout autour de la cour du logis il fait si vite le tour du logis qu’il indispose GranNoyer.

Holà holà Vieubanc de la Courdulogis dit celui-ci, pourquoi faire le tour du logis à me donner le tournis !

• Pourquoi pourquoi tu es bien bon toi, tu ne connais pas la nouvelle
• Non, je ne connais pas la nouvelle, quelle est-elle ? (public)
• Tak est tombée dans l’eau bouillie des châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte bouillie
Tabouret saute,
Balai balaie
Porte claque
Fenêtre craque
Alors moi je fais le tour de la cour du logis !

Sans hésiter un seul instant GranNoyer répond « Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je perds mes feuilles » Et feuuu feuuu feuuuuuu tombent les feuilles jusqu’au sol toutes et si bien qu’apparaît dans son nid Ptitoizo tout rikiki et pas content. Voilà qu’il dit !

Holà GranNoyer pourquoi te mettre à perdre autant tes feuilles que me voilà à découvert ?

Pourquoi pourquoi, t’es bien bon Ptitoizo, et pourquoi pas ? Tu n’connais pas la nouvelle ?
Non, j’ne connais pas la nouvelle, quelle est-elle ?
• Tak est tombée dans l’eau bouillie des châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte bouillie
• Taki pleure
• Tabouret saute
• Balai balaie
• Porte claque
• Fenêtre craque
• Vieubanc fait le tour de la cour du logis
• Alors moi je perds mes feuilles

Aussitôt P’titoizo répond «« Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je perds mes plumes »
et vouf vouf vouf vouf une à une les plumes volent jusqu’à la dernière qui se pose doucement sur la tête d’une fillette qui ramène de la ferme deux pots de lait en fer blanc. Elle lève la tête vers P’titoizo

Holà Holà pourquoi perdre tes plumes P’titoizo jusqu’à me dépeigner ?

Pourquoi pourquoi, t’es bien mignonne fillette, mais pourquoi pas ! Tu n’connais pas la nouvelle ?
Non, j’ne connais pas la nouvelle quelle est-elle ?
• Tak est tombée dans l’eau bouillie des châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte bouillie
• Taki pleure
• Tabouret saute
• Porte claque
• Fenêtre craque
• Vieubanc fait le tour de la cour du Logis
• GranNoyer perd ses feuilles
• Moi, je perds mes plumes

Sans attendre, la fillette répond «« Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je renverse mes deux sauts ! » et gicli gicla les deux seaux gicla gicli se renversent et se vident sur le sol qui boit boit jusqu’à plus soif. Sous les yeux mécontents de Vieilhomme qui tout en haut de l’échelle protège la meule de foin de l’orage.

Il tonitrue

« holà holà fillette pourquoi renverses-tu tes deux pots de lait, que diront tes parents ? »

• « Ils diront c’qu’ils diront » dit la chère enfant courageusement, « tu n’connais pas la nouvelle »
• Non, j’ne connais pas la nouvelle
• Tak est tombée dans les châtaignes et bouille que bouille l’eau qui bouille la voilà morte-bouillie
• Taki pleure
• Tabouret saute
• Porte claque
• Fenêtre craque
• Vieubanc court autour de la cour du Logis
• GranNoyer perd ses feuilles
• Ptitoizo pomme ses plumes
• Moi je renverse mes pots de lait en fer blanc !

Sans réfléchir Vieilhomme répond « « Oh quelle horreur, oh quel malheur, puisque c’est ainsi moi je glisse de mon échelle ! »

Aurait-il dû ou n’aurait-il pas dû ? Qui peut savoir ? Toujours est-il qu’il fait : il glisse.
Echelle heurtée, le voilà jambe cassée
qui se retient à l’enfant
qui s’appuye sur GranNoyer
qui chasse P’titoizo
qui effleure Vieubanc
qui bascule sur Fenêtre
qui bouscule Porte
qui frappe Balai
qui entraîne Tabouret
qui glisse sur Tak
qui touche le mur
qui s’écroule sur Taki que voilà bel et bien enterrée.
Ah la belle histoire d'octobre

De quoi mettre cafetières sur le feu et partager un chaud breuvage


*Faire un cutou, du côté d’Albi, c’est somnoler, faire la sieste : je crée donc le verbe cutounner inspiré du patois ou du languedocien. N'hésitez pas les enfants, créez des mots.

jeudi 2 juillet 2009

Le p'tit Manala - histoire gourmande et lorraine à ma façon

Ahhhhhh quelle horreur, le texte que je voulais illustrer de photo s'est éclipsé, hors c'était mon seul original !!!! Au secours.........
Je reviendrai déposer un version moins travaillée, plus oralisée. A bientôt
Sites sur lesquels j'ai emprunté quelques photos
pour la loutre : http://www.dinosoria.com/loutre.htm

mardi 30 juin 2009

Vent, vent oh la la quel vent !

Sur un balcon une fillette joue avec son poupon.
Le poupon perd son bras.
Pauvre poupon !
"Chic" se dit Lebras "à moi les voyages"
Et Lebras s'en va, Lebras
s'envole et le vent s'emmêle et hop là le mène mène, le tourne-mène, l'emporte sur la plus haute tour du Colombia.
Lebras admire l'enfant qui danse, bras tendus, sur le rebord de la fontaine.
Déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène, tournemène-emporte Lebras sur la plus haute pointe de l'Hymalaya

Nez au frais, joues rosies, Lebras regarde le Gange, le célèbre fleuve indien. Il descend des neiges éternelles, saute de rocher en rocher et file, paisiblement, à travers les plaines pour s'unir à l'Océan
Déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène, tournemène-emporte Lebras jusqu'au dernier étage de Miss Toureiffel

"Belle belle demoiselle joliment tête en l'air, donne-moi un baiser" dit Lebras. Miss Toureiffel rit et se penche et dépose un baiser de feu de fer sur la joue rosie de Lebras. "Merci merci" dit celui-ci en regardant le tout Paris, c'est beau ici.
Déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène, tourne-mène-emporte Lebras s'en va loin très loin, plus loin, au-dessus, au-delà, dans le port de New York, sur la main de la statue de la Liberté

"Bonjour, petit français de Paris" dit la femme apaisée, "chatouille-moi s'il te plaît il y a longtemps que je n'ai pas ri" Bzizzzzzze, les chatouilles l'enchantent.
Déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène, tourne-mène-emporte Lebras qui s'envole et atterrit sur les terrasses du Machu Pichu
"Ho ho, comme c'est haut ici" dit Lebras et il descend les escaliers.
Pachamama, la déesse de la Terre rit. Quel exploit.

Les rires jouent d'un roc à l'autre. Dans la vallée profonde ils se répercutent. Valse d'échos jamais éteinte.
Déjà le vent s'en mêle, hop là, mène mène, tourne-mène-emporte et Lebras s'envole et atterrit sur le bord des chutes du Niagara.
Quel bruit, quelle pluie, quelle humidité, quel mouvement,

Lebras essuie son visage pendant que le petit bateau tourne-danse-remue sur la mousse blanche.
Déjà le vent s'en mêle, le mène mène, le tournemène-emporte et Lebras
s'envole et atterrit sur le balcon de Lania


"Lania Lania mon poupon a perdu son bras !!!
"Qu'est-ce que tu racontes, Fiyette, ton poupon est dans tes bras. Tel qu'il est il est tout en entier et il voudrait recommencer à jouer"
Fiyette se réveille. Elle baille. Elle dit, la bouche grande ouverte, qu'elle a l'impression d'avoir voyagé dans les airs, d'avoir vu
La plus haute tour du Colombia
Le plus haut sommet de l'Himmalaya
la Tour Eiffel
La statue de la Liberté
Les terrasses du Machu Pichu
Les chutes du Niagara
Le balcon de Lania
Crois-tu que j'ai vu tout ça Lania ?
"Pour le balcon sûr et certain Fiyette. Pour le reste toi seule sais, et pour moi qui ne sais pas, tu vas bien me raconter ? "
Et Fillette raconte.Voilà, c'est fait.
Et ri ri, la petite souris a tout pris. Voilà le conte fini.

samedi 27 juin 2009

Tot le monde l'a su, et ploc le Sultan !

Tout le monde l'a su tout le monde l'a su tout le monde l'a su pourtant le sultan ne voulait pas que ça se sache.
Quoi ?
Qu'il était gros et gras !!
Et pour que ça ne se sache pas, il avait fait monter autour des jardins de son palais des murs si hauts qu'on aurait dit qu'ils chatouillaient le ciel, tout au long de ses frontières une muraille qui n'en finissait pas de s'élever à faire mourir les ouvriers, des postes de frontière que personne ne pouvait passer dans un sens comme dans un autre.
Il était rassuré.
Personne ne pouvait savoir qu'il était gros et gras.

Et pourtant tous les pays l'ont su. Qui l'a dit ?
Un petit oiseau tout mini riquiquiqui.ça s'est passé ainsi.
Un beau matin après avoir déjeuné lourdement comme chaque matin le sultan entend siffler sur son toit.
Et voilà qu'il comprend les sifflements qui disent
Ici vit un roi fameux
un roi riche
Tous ses sujets ont peur de lui.
Brr ça fait peur. Les sujets ont peur.
Mais moi qui suis riche comme lui,
je n'ai pas peur de lui !
Et toc le Sultan !

Le roi, ça ne lui plaît pas de comprendre ça. Il fronce les sourcils et demande à son Serviteur Premier
"Va donc voir qui siffle ainsi sur mon toit sans souci, Serviteur Premier"


Klak klak klak klak klak. Il y va
Klak klak klak klak klak. Il en revient
Il se prosterne humblement devant son Sultan qui porte turban tunique et tantalon touffant -allitération en T. [Jeu : retrouver la bonne écriture du troisième mot- ] Il dit :
"Monseigneur, il n'y a personne sur le toit, seulement un petit oiseau qui porte autour du cou un collier avec un médaillon et un grain de blé, dans le médaillon.

Le Serviteur Premier a sursauté quand le Sultan lui a ordonné
"Ramène moi ce grain de blé !"
Serviteur Premier n'a pas posé de question. Il a simplement obéi.
Quand il a tendu le grain de blé au Sultan Le Sultan n'a pas eu le temps de le saisir, que déjà le petit oiseau tout petit riquiqui s'est mis à siffler :

quel est donc ce roi-là
il m'a bien eu
il m'a pris mon grain de blé
c'est un méchant roi


Le Sultan a aussitôt pensé "Méchant moi, gros et gras oui mais méchant non !" et il a ordonné au Serviteur Premier, "Rends-lui son grain de blé !"


Alors tout de suite après quand le Serviteur est revenu, l'oiseau tout petit riquiqui il s'est remis à siffler et ça voulait dire
"Qu'est ce que c'est que c'est que ça ?
celui-ci n'est pas un roi.
c'est un vieux, qui vieillit
qui vieillit mal
rendez-vous compte, il n'sait pas qu'il veut : ce roi est un pauvre vieux !"


Hou la la la que fera le roi ?
Vous ne savez pas mais moi je sais. Il dit....
Désolée histoire à suivre. Mais non, ce n'est pas ça que dit le roi. ça c'est moi qui l'écrit. Signé Gemodeste A bientôt

lundi 22 juin 2009

Los diez perritos,

Los diez perritos, libre traduction de Lania

Mes dix chiots
J'avais 10 chiots
L'un s'en va au salon Bio
N'en reste plus que 9
Parmi les neuf qui restent
L'un détale vers la ville d'Elboeuf
N'en reste plus que 8
Parmi les huit qui restent
L'un prend la fuite
N'en resta plus que 7
Parmi les sept qui restent
L'un part guincher à la guinguette
N'en reste plus que 6
Parmi les six qui restent
L'un cueille des myosotis
N'en reste plus que 5
Parmi les cinq qui restent
L'un rejoint le vieil ornythorinque
N'en reste plus que 4
Parmi les quatre qui restent
L'un court chez le phoniâtre
N'en reste plus que 3
Parmi les trois qui restent
L’un cavale sur le cheval de Troie
N'en reste plus que 2
Parmi les deux qui restent
L'un me quitte franc-jeux
Ne reste plus que le dernier.
Il disparaît en février

Ne me reste plus
un seul de mes dix chiots
Lania

mardi 16 juin 2009

P'tit Nuage Triste.

Il était une fois, P'tit Nuage
Sa Maman s'appelait Rivière. Elle était belle comme le cristal. Et douce comme unepluie d'été
Son Papa s'appelait Soleil. Et il était chaud, comme la lave du volcan.
Au bout d'un temps Papa Soleil s'en va, remonte dans les cieux, derrière les collines se couche. Chaque matin se lève. Et s'élève dans les cieux. Chaque soir se couche et s'enfonce dans la terre. S'élève, se couche, s'élève. Se couche.

Rivière caline son P'tit Nuage. Elle le berce, l''habille de vagues vaguelettes. Bientôt il grandit. Grandit beaucoup. Le voilà grand. Il veut son Papa. P'tit Nuage s'en va voir son Papa.

Mais ce n'est pas facile de le trouver. Il n'est pas par là, pas par ici. P'tit Nuage monte monte, s'élève, s'élève. Il s'inquiète. Il a l'air triste. Il est triste. Il pense "Mais où est-il mon papa"
et il fait la moue, il est triste, triste, triste.

Alors passe le Vent, en courant d'air, enfin à toute vitesse. Soudain il s'interroge : je crois avoir dépassé quelqu'un. Qui est-ce ? Et il se retourne. Et il s'étonne devant la petite bouille toute rouillée de larmes de P'tit Nuage.
Il lui dit "T'es qui toi ?"
"P'tit Nuage répond qu'il s'appelle P'tit Nuage !

"P'tit Nuage, de Dame Rivière et Père Soleil, quelle belle surprise, je suis Vent Tononcle, quel plaisir de te rencontrer. Mais dis-moi, tu en fais une drôle de tête toi, qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu pleures ?"

La Maman de P'tit Nuage a bien dit "On ne parle pas à qui on ne connait pas ?" Que doit-il faire ? Il ne répond pas.
"Pourquoi tu ne réponds pas, allez, dis-moi, pourquoi tu pleures ? vas-y dis-le dis-le moi !"

P'tit Nuage se décide. "Je pleure parce que !"
"Tu pleures parce que, parce que quoi ?" dit Tononcle Levent

"Parce que je suis triste !"
"Tu es triste, mais pourquoi tu es triste ?"

"Je suis triste, j'suis triste !"
"Mais je ne peux pas supporter que tu sois triste, regarde-moi bien, je vais te faire rire !"

Et Tononcle Levent tire un p'tit carnet de sa poche et quelques crayons d'une autre et il se met à dessiner un vent fort qui souffle sur les lions. Les lions affolés courent tout partout : "ça te plaît !"

Tononcle Levent s'étonne, "tu n'aimes pas les lions ?"
"Non, j'suis triste, j'suis triste !"

T'inquiète pas fiston, regarde bien, je vais te faire rire !"

Alors Tononcle Levent sort d'une poche un appareil photo et il photographie les gazelles. Elles courent tout partout.
Tu n'aimes pas les gazelles ?
"Non, j'suis triste, j'suis triste !"

"T'inquiète pas fiston, regarde bien ce que je vais faire, ça va te faire rire !"
Tononcle Levent sort de la poche de son blouson un camescope et il filme un troupeau d'éléphants et les nuages de poussière. Et il lui montre le film
"Tu n'aime pas les films ?"
"Non, j'suis triste, j'suis triste, c'est tout !"

Mais enfin, qu'est-ce que je peux faire pour te faire sourire ? dit Tononcle Levent.
P'tit Nuage regarde Tononcle Levent et répond "Moi je sais, fais-moi une bise !"

Et Tononcle Levent fait une bise au P'tit Nuage. Qui sourit.

Ce n'est pas de moi, peut-être de Raymond Queneau : Je n'ai pas d'imagination

QUE VOULEZ-VOUS QUE JE VOUS DISE ?
Moi, je ne sais pas inventer.


Je vous propose sans surprise
quelques vieilles banalités.
L'arbre à chansons qui chaque été
fredonne, pour vous dans la brise.
L'auto à vent, l'avion à thé.
Le stylo, spécial pour dictées,
qui sait écrire sans sottises
(ou cent sottises entêtées)
Le sèche-océan (breveté)
pour vous baigner à votre guise.
(L'eau sèche est bonne à la santé)
La chaise en noyaux, de cerises.
La tour Eiffel, à tricoter.
Le chauffage, de la banquise
Le prie-Dieu, pour Mont de Piété
Un manège, à chevaux de frise.
Du beurre à l'électricité
Le soleil couchant, en chemise.
La bicyclette à barboter.
Un diplôme de gourmandise.
le cordonnier du chat botté.
La bouée chantante de Venise.

MOI, JE NE SAIS PAS INVENTER
que voulez-vous que je vous dise ?
Moi, je ne sais pas raconter.


Au lieu d'écrire des sottises
je dis ce que j'ai constaté.
Car il suffit de regarder :
le kangourou prend sa valise,
sa pipe, sa corde à sauter
il part à l'université
apprendre à parler le kirghize.
ça peut servir en société
autant qu'un bon piano forte.
Il rencontre près de l'Eglise
Une puce bien cravatée
qui lui déclare "je t'avise
que je bondis, en vérité,
plus haut que toi et ta valise".

Quand le Kangourou voûté sauta comme un furieux en crise,
la puce, avec vivacité
sur son bout de nez s'étant mise,
n'eut pas de mal à ressauter
plus haut que lui. Quelle surprise !
Mais vous, vous l'aviez devinée !

QUE VOULEZ-VOUS QUE JE VOUS DISE,
Moi, je ne sais pas inventer.

jeudi 11 juin 2009

Pas de conte sans silence

Bonjour
Pour en savoir plus sur le silence, jusqu'à le voir, KliKez ou Kopiez
http://jack-maudelaire.blogspirit.com/archive/2009/06/12/jack-maudelaire-au-seul-nom-du-silence.html
Bonne nuit à tous grâce au très vieux teddy bear de Manina

vendredi 5 juin 2009

Histoire du jeune homme qui aimait sa balance -histoire Indienne (Inde)

En Inde aujourd'hui, dans certains ports, en bout de plage, en bord de mer, nos gros bateaux attendent d’être dépecés de leur plaques de tôles et de toute leur ferraille.

Des hommes avec des masques sur les yeux travaillent au péril de leur vie, sur les ponts, dans les escaliers et sur les échelles aussi. Lueurs orangées et étincelles au bout des doigts, ils découpent, détaillent, déchiquètent et déchirent, les tôles. Ils se fatiguent.

Ils s'arrêtent pour se reposer.
Alors sur la plage l'un se met à raconter. Les ourlets blancs de vagues cessent de chuchoter, et les hommes tendent l'oreille. Bientôt ils écoutent, rient, sourient.
Ils rient, de cette histoire de ferraille et de souris qui suit.

Il était une fois dans une ville indienne un jeune marchand
Il se prépare à embarquer pour faire un long voyage, rencontrer d’autres individus et ramener de nouvelles idées ou de beaux objets, ou de bonnes choses à manger.
Il choisit ce qu’il doit emporter ou pas, pour suivre son périple.
Le voilà bien embêté. Il possède une belle balance en fer. Il ne veut pas s’en séparer.
Il la tient de son père tout de même.
Qui la tenait de son grand père
Qui la tenait de son grand père
Qui la tenait lui-même du père du père de l'arrière grand-père de son père.
Le jeune homme tient à cet héritage.

Mais voilà, il n’a ni femme ni enfant
Sa maison est de guingois
Sa porte n'a pas de clé
Ses fenêtres n’ont pas de volet
En son absence sa maison sera visitée et dévalisée. Le jeune homme craint pour sa balance. Il la soulève et traverse la rue jambes écartées à moitié pliées à chaque pas qu'il fait.
Le voilà chez le voisin. Il le salue.

"Bonjour voisin. Je pars, je reviendrai d’ici quelques mois. Je ne veux pas qu’on vole ma belle balance. Auras-tu l’amabilité de me la garder ?"
Le voisin regarde la maison qui est de guingois,
la porte qui n'a pas de clef,
Les fenêtres qui n’ont pas de volet,
Le jeune marchand qui tient la balance dans ses bras.

Le voisin pense « elle est très belle cette balance" Et il prend sa décision. Il dit :

"Ok voisin , avec plaisir, sans façon, bien volontiers, pars rassuré ta balance avec moi est bien protégé. Crois-moi dès ton retour elle sera de nouveau tienne. Foi de voisin, voisin
Et Bon voyage !!!!!"
Et sur ces mots, sourire aux lèvres, il lui prend la balance et il disparaît avec elle dans sa propre maison.

Le jeune homme embarque.
Passe le temps. Un mois, deux mois, plusieurs mois, un an et peut-être davantage. Voyager en ce temps-là prend du temps.
Quand le jeune marchand revient il se précipite chez le voisin.

C’est pour lui, une grande déception.
Vous savez quoi ? Ben heu non bien sûr, suis-je sotte, vous n’étiez pas là. Je vous conte.
Quand il demande sa balance, le voisin répond "Bonjour voisin, te voilà de retour, pour ta balance je suis bien ennuyé, je ne l'ai plus, désolé !"

Le jeune homme tombe des nues. Il ne veut pas croire son voisin.
Il dit « Où est-elle ? Qu'en as-tu fait ? Tu l'utilises au marché !Pourquoi pas ! Dis-moi où elle est, j'irai la chercher !"
Pire que pire que pire que pire que pire? le jeune homme apprend ce qu’il n’a jamais entendu dire, que les souris aiment le fer, et qu’elles ont mangé sa balance.

"Croyez-vous chers amis que les souris mangent le fer ?"

Le jeune marchand non plus. Il s’esbaudit
« Hein, comment, qu’est-ce que j’entends ! Voisin ce que tu me dis est impossible. Voisin, je ne te crois pas. Les souris ne mangent pas le fer, elles mangent du fromage, du pain, des pommes, des poires, des graines, du riz, du papier,mais pas du fer ! Tu plaisantes voisin, tu t’amuses, tu te moques de moi !»

Devant ce reproche, le voisin fronce les sourcils, sa moustache remonte, son visage s’habille de colère.
« Tu me prends pour un menteur.Ecoute-moi bien. « Les souris que tu connais mangent peut-être du pain et du fromage, des pommes et des poires, du riz ou du papier, pourquoi pas, si tu le dis, mais mes souris, elles, elles mangent le fer, elles l'adorent. Elles savent que le fer les tient en bonne santé. Et le fer de ta balance était de la meilleure qualité. Alors je te rassure, elles n’ont pas mangé ta balance mes souris, elles l’ont dégustée. Et ne me le reproche pas, voisin, car je n’y suis pour rien. Si tu dois te retourner contre quelqu’un, retournes-toi contre les souris ! »
« Ta plaisanterie est de très mauvais goût, voisin » dit le jeune homme
« Pas pour mes souris ! » répond le voisin.

« Puisque tu insistes, puisque tu persistes, puisque tu ne veux pas me rendre ma balance » dit le jeune homme en haussant les épaules, je te crois et je te quitte.
Le jeune homme tourne le dos à son voisin et il entre dans sa maison.
Surprise ! Dans sa maison de guigois, avec sa porte sans clé, et les fenêtres sans volets, à part sa balance, tout y est.
Il réfléchit. Il ne croit pas un mot de la réponse du voisin. Il pense plutôt que le voisin a vendu sa balance et qu’il en a retiré un bon prix.
Il pense « Ma pauvre balance, ce n’est pas ton prix qui m’intéressait c’était seulement ta valeur-souvenir, car tout de même, je te tenais de mon père qui la tenait de son père qui la tenait de son père qui la tenait lui–même du père du père de son grand-père ! »
Le jeune marchand décide de s’amuser avec le fils du père, père qui n’est autre que son voisin.

Il aime bien le fils du gardien de balance et le fils du gardien de balance l’aime bien. Et l’absence due au voyage n’a rien changé entre eux. Et justement le fils du gardien de balance passe sous ses fenêtres ouvertes.
Le jeune marchand l’invite "Olà, tu veux bien nager avec moi dans la rivière fils du voisin ?"
Le fils dit que c’est une excellente idée et d’autant plus qu’il s’ennuyait.
« Allons-y " dit-l'un, "je te suis" dit l'autre

Dans l’eau, ils s’ébattent, plongent, font la course. Bientôt le jeune marchand prétexte qu’il a à faire. Il sort de l’eau et salue le fils du père « à demain ! » Il part en laissant le jeune homme nager dans la rivière sous les rayons du soleil.

Touot en marchant il rie en pensant à la bonne blague qu’il va jouer à son tour à son voisin. Pour rire encore davantage, il se presse, court et arrive tout essoufflé sur le seuil de sa porte

« Voisin voisin, vite, sors, il est arrivé quelque chose de grave, vite presse-toi ! »
Le voisin se presse. Il pousse la porte d'un coup de pied. Il est tout retourné-échevelé « Quoi, qu’est-ce qu’il y a qu’est-ce qui se passe, dis-moi y a le feu chez toi, , »
"Non dis le jeune homme, y a plutôt le feu chez toi !"

"Quoi, le feu chez moi ?" le voisin se retourne, "où sont les flammes ? Je ne vois rien"
Il ne s’agit pas de flamme, il s’agit de ton fils !
Quoi, mon fils, il est dans les flammes, je vais le chercher "
Arrête, il n'est pas là, il est ailleurs !"
"Ailleurs, qu'est-ce que tu veux dire, dis-moi où, dis-m'en plus !"
"Je te dirai seulement ce que je sais, ton fils n'est plus, il a disparu !"
Le voisin pose ses mains sur ses temps, il lève ses bras, et gémit

"Mais qu’est-ce que tu racontes, mon fils n’est plus, vite dis-moi que s’est-il passé, allons voir.

"Ce n’est plus la peine, je te raconte : nous nous baignions dans la rivière quand un Kukaburra* a foncé sur nous et l’a emporté !!!! ça c'est passé si vite voisin, que malgré toute ma bonne volonté, je n'ai rien pu faire !"


Un énorme éclat de rire traverse l’air. Le voisin rie si fort que le voilà plié en quatre.

Quand il se redresse il dit
"Qu’est-ce que tu racontes, tu plaisantes, tu te moques de moi : depuis quand un Kukaburra peut-il emporter un homme ! »

Le jeune voyageur, d'une voix ferme a répondu au voisin

Depuis que les souris adorent manger du fer, Voisin !!!
Et sur ces mots il fait demi-tour et retourne
dans sa maison de guingois
à la porte sans clé
Et aux fenêtres sans volet.


Quelque part dans la maison du voisin
Trotte trotte menue souris
noire dans le gris du soir
Trotte trotte menue souris
grise dans le noir de suie
une souris menue pense
"Laissez-moi passer,
"Je ne suis pour rien dans cette histoire, moi !
Je m'en balance"

Histoire du jeune homme qui aimait une balance



http://www.travelblog.org/Photos/3477704.html ce lien pour voir des kukaburra et pleins d'autres animaux australiens et..wouahou des alligators tout plein partout. ntre autres.

Pour voir d'autres photos de Daniel Mermet à propos de l'nde aujourd'hui
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=864

mardi 26 mai 2009

Quand Muz Zon rencontra Moustique -1-


Tout d'abord, une petite devinette -ou sirandâne comme l'on dit sur l'île Maurice -
Quel est l'animal qui "porte bayonet par derier ?"
Réponse "Muz Zon"
Et au seul bourdonnement qu'évoque la prononciation -d'ailleurs amusez-vous et reprononcez-le Muzzz ZZZZon- vous avez deviné qu'il s'agit de la guêpe.

Apprenez maintenant que dans les temps anciens si Guêpe portait déjà son habit rayé jaune et noir il n'était pas en deux parties, séparées par sa si jolie taille fine. Non. En ce temps là, Guêpe n'avait pas la taille fine. Elle était ronde. Toute ronde. Bien rondelette et même bien arrondie. Malgré tout, elle avait bon caractère. Elle ne piquait pas. Non. Sa baïonnette lui servait à avoir du maintien, de l'allure, de la beauté. Ronde rondelette Mademoiselle Guêpe ressemblait à un mannequin. Et elle avait un franc succés.

Mais alors, pensez-vous, depuis quand pique-t-elle et pourquoi ?

Que je dise
Yé Krick
et vous
Yé Krack
et qu'on en dise
c'était il y a longtemps


Moustik, le beau, le grand, le long, le mince, l'effilé Moustik, travaille dans son champ. Il travaille avec application, ardeur, acharnement. Il sue sang et eau. A n'en pas voir le temps passer. Il bute les ignames depuis le lever du soleil. Attention, buter les ignames ne veut pas dire qu'il se tient à distance, fusil en min, pour contrecarer toute indiscipline de la part des ignames. Non l'igname est une plante. Buter veut dire tout simplement que Moustik ramène la terre en butte, ou en motte, autour des pieds des ignames, comme on pratique pour le bien être des pommes de terre, sur l'île de Ré ou ailleurs.

Il fait très chaud. Tout en travaillant il discute avec son amie Ombre. Voilà qu'elle ne lui répond plus. Qu'elle n'est plus là, qu'il est tout seul. Où est-elle passée celle-là ? Il se relève, se redresse, s'essuie le front et lève les yeux en l'air : il comprend. Il comprend pourquoi elle a disparu : il est midi au soleil. Midi ? Mais il est temps pour lui de faire comme elle. Temps de s'arrêter, pour boire ou pour manger. Moustique se prépare à aller manger quand il entend quelqu'un le saluer.

"Bonjour Moustique, comment ça va ?"
A la voix il sait que ce n'est pas Ombre. Qui est-ce ?

Il se retourne. Il découvre wouhaou, jolie Miss Guêpe.
Il la salue à son tour : "Bonjour Ma Belle, ça va bien merci et toi-même ?"

Cela fait quelque temps que Muz Zon voyage. Quelque temps qu'elle n'a pas dit grand mot. Elle a plaisir à rencontrer un ami. Elle en profite :
Elle dit "Pas mal merci Moustique, et votre petite famille Moustique, ça va ?Moustique répond "ça va merci pour elle !"
Elle poursuit "Et votre petite santé Moustique, ça va ?"
Il répond "ça va merci bien pour moi !"
Elle continue "Et vos ignames Moustique, ça va ?"
Il n'a pas le temps de répondre qu'elle dit ....

[désolée.../. c'est à suivre]

Quand Muz Zon rencontra Moustique -2-

Guêpe enchaîne en s'exclamant
"Wouahou Moustik vos ignames ont fort belle allure" Penchée par dessus la barrière elle inspecte d'un coup d'oeil le champ qu'il travaille.
Elle en rajoute
"Regardez-moi ces belles bûtées. Félicitations mon ami, félicitations. Votre récolte sera fort belle, croyez-moi !"
Et elle se retourne vers Moustik. "Mais pourquoi cet air dubitatif Moustik ?"
C'est vrai, Moustik a l'air dubitatif, incrédule, sceptique.
Elle insiste
"Pourquoi cet air, Moustik, pourquoi allez, répondez-moi, je veux savoir, je suis sûre que je ne fais pas erreur Moustik, je suis certaine de moi !"

"Ma foi, si vous le dites !" répond Moustik d'un air véritablement peu convaincu

Elle sursaute "Comment ça, "ma foi si vous le dites !" Je vous le dis moi, Muz Zon ! et je vous le répète"
Moustik jette à son tour, un regard à ses ignames

et dit "Ma foi oui, vous avez bien vu, c'est ma foi vrai, quoique !!!"
Il la brutalise. Elle sort de ses gongs. "Qu'est-ce que c'est que ce quoique Moustic !!! ça sent le couac ! Quoi qu'il y a Moustik encore !"
"Il y a que..." il s'arrête
Quoi qu'il y a encore Moustik !"
"Il y a Muz zon que.... certes mes ignames sont beaux mais... vous n'avez pas vu ceux de mon papa.
A côté des ignames de mon papa mes ignames ne ressemblent à rien, pas même à des navets. Quoi que je fasse année après année, les ignames de mon père sont de pures merveilles, alors que mes ignames se contentent de n'être toujours que des ignames ordinaires !"

Il fait un petit silence. Elle attend.
"On dirait que vous ne voulez pas me croire. Je vous assure. Si vous ne voulez pas me croire allez donc chez mon père admirer ses ignames !""

Aller chez le père de Moustik est une idée qui plaît à Miss Guêpe. Elle aime voyager, découvrir, rencontrer, échanger, discuter, nouvelles lieux, nouveaux gens, Muz Zon adore et d'autant plus qu'il s'agit là de découvrir les iganmes du père de son ami Moustik. C'est une magnifique idée.

"Excellente idée Moustik, où habite-t-il votre papa je veux le rencontrer, je veux voir sa poduction d'ignames et je reviendrai pour vous raconter, vous réconforter !"

"Hein, quoi comment ! C'est si loin d'ici, quel dommage !" dit-elle.
"Oui Muz zon, mon père n'habite pas tout près. Mais à bien y regarder
passé le premier puits d'eau,

passées les deux termitières,

ou celles australiennes de Jean Claude BALLOT Photographe architecte

passés les trois baobabs par trois fois centenaires,

à la première véranda que vous trouverez, vous serez arrivée !"

"Ah mais ça change tout au contraire, c'est beaucoup trop loin. Il me faudrait trois fois trois zailées de pollen alors que dans mon réservoir à ce jour je n'en ai plus que deux. Je suis désolée Moustik mais je ne pourrai ni comparer ni vous réconforter. C'est bien dommage, je m'étais déjà faite à l'idée croyez-moi !"
Muz Zon volète, tourne, vrombit de déception.
Elle se rapproche de Moustik et finaude elle lui dit
"Enfin Moustik ne me laissez pas insatisfaite, vous allez bien trouver une idée pour que je me fasse moi-même la mienne à propos des ignames de votre père ? Moustik, au moins vous vous les connaissez. Elle supplie Moustik. Moustiiiiiiiiiique !
Moustik se tait. Il réfléchit. Il s'essuie le front.
Elle le reprend "J'attends, dit-elle, j'attends !"
Moustik parle, il dit qu'il lui en vient une.
Muz Zonn s'excite "Vite Moustique, vite, dites, je veux pouvoir... "


(Désolée..../. c'est à suivre)
http://www.bj.refer.org/benin_ct
http://baobabs.com/Baobabs_generalites.htm/rec/igname/buttes.htm

Quand Muz Zon rencontra Moustique -3- et Fin

"Je veux pouvoir imaginer !" lance Guêpe avec enthousiasme. Ah l'imagination.

Moustik s'emporte "Et bien voilà" et Moustik parle, il parle en pinçant de ses doigts son pantalon de toile bleue et il tire dessus sans se rendre compte qu'il met à l'air ses longs et maigres mollets de Moustik".
Muz Zon a l'oeil aussi vif que l'esprit.
Au moment où Moustik dit "Tu vois Muz Zon, chaque igname du champ de mon père est au moins aussi gros et long que cette jambe qui est la mienne" les deux se télescopent et elle retient son rire. Pire elle ne dit rien. Du coup Moustik s'inquiète. "Tu te tais Muz Zon, pourquoi ?"
Il aurait dû se taire à son tour. Elle éclate de rire, elle se bidonne, elle s'écroule, elle rie comme elle n'a jamais ri.
Il s'inquiète encore
"Pourquoi tu ris Muz Zon ?"

Elle rit Muz Zon parce qu'elle sait. Elle sait ce que sont les ignames, cette sorte de tubercule oblongue* ou ovale ou plat et large comme des pieds qui se seraient largement étalés. Elle rit parce que longs comme les jambes de Moustique ils sont, au moins un mètre, mais frêles ah ça non. Alors elle imagine que si les ignames du papa de Moustik sont comme les mollets que Moustik affiche, ses ignames doivent être ridicules.
Cette fis Muz Zon ne retient plus son rire. Elle éclate, elle se déchaîne, elle se déchire la panse de rire. A ce point, elle retient son bedon d'une main. Mais la douleur gagne. Pire, voilà qu'elle enfle? boursoufle au point d'avoir honte de rire des ignames du père de Moustik. Il faut qu'elle arrête. Elle s'arrête. Voilà elle ne rie plus. Ouf, ça va un peu mieux.
Quoique. Voilà que Moustik laisse de nouveau apparaître une fine gambette. Immédiatement hi hi hi ha ha ha hou la la le rire la reprend.
Son ventre la fait souffrir de nouveau. Pour moins souffrir elle serre fort de ses deux mains et si fort que soudain leurs doigts se rejoignent. Etonnée car c'est la première fois, elle se penche pour voir. Ce qu'elle voit la ravie. La voilà propriétaire d'une taille d'une finesse extraordinaire. C'est un bonheur.

Cette fois elle rit de bonheur. Elle se trouve belle. Et elle déambule devant Moustique. Pas mal la belette, euh pardon la Guêpe. Soudain, la Guêpe panique. Cette taille fine la rend fragile, la met en danger. Et si elle venait à se fêler, à se csser ? C'est del'ordre du possible, surtout si elle pliait de rire. Elle comprend que rire devient dangereux pour elle. Et tout ça à cause de qui, des ignames du père de Moustik. Par conséquent de Moustik lui-même.

Alors Muz Zon se fâche à piquer. Pour la première fois elle envoie à Moustik un p'tit coup de baïonnet par derrier !
Ilne comprend rien. Surpris il s'écrie "ça n' va pas Muz Zon aïeeeeeeee qu'as-tu fait ?"
Au tour de Moustik de souffrir maintenant

Et
Ye Krick moi
Yekrak vous
... savez maintenant pourquoi Guêpe ou Muz Zon pique sur l'ïle Maurice et chez nous,
et même depuis quand.

A mon avis voilà un conte bel et bien fini.

samedi 25 avril 2009

Cessez de bavasser, dessinez !

Le maître a dit.

L'escargot obéit.
Pas à pas,
pied à pied
trait par trait
point par point.

Au bout de la nuit
l'escargot se couche.
Sur le trottoir
son oeuvre brille.
D'une ponctuation
fil argenté.

L'antenne levée,
"Maître" dit l'Escargot
"J'ai fini !"
Le maître dit "Bravo !"

J'ai suivi ce matin
Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...
le jeu de l'oie de l'Escargot

Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...

"Recommencez" dit le maître

Pas à pas....... Pied à pied.................... Point par point....................
Trait par trait...................... a . Clo........che........pied.....sous........vos.......yeux...........je......le........."fée"

Recette pour faire une poésie incomprise,

Recette "Pour faire un poème dadaïste" de Tristan Tzara
("7 manifestes Dada"; 1924)


"Prenez un journal.
Prenez des ciseaux.
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre.
Copiez consciencieusement dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu' incomprise du vulgaire."

Sujet, les jeux . Cessez de bavasser, dessinez.

Le maître a dit.

L'escargot obéit.
Pas à pas,
pied à pied
trait par trait
point par point.

Au bout de la nuit
l'escargot se couche.
Sur le trottoir
son oeuvre brille.
D'une ponctuation
fil argenté.

L'antenne levée,
"Maître" dit l'Escargot
"J'ai fini !"
Le maître dit "Bravo !"

J'ai suivi ce matin
Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...
le jeu de l'oie de l'Escargot

Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...

"Recommencez" dit le maître

Pas à pas....... Pied à pied.................... Point par point....................
Trait par trait...................... a . Clo........che........pied.....sous........vos.......yeux...........je......le........."fée"

mercredi 22 avril 2009

Brrrrrr, à faire peur

LA MAIN VERTE
Conte du Dauphiné, façon Lania


Il y a main et main. Il y a main à donner ou à serrer, main à tendre ou à prêter, mains de maître ou mains jointes, mains sales à laver, main de fer à la craindre, ou main de velours à l'espérer, main droite ou main gauche et de la main à la main d'autres mains et demains.
Mais aujourd'hui il y a main verte. La main verte. Non pas celle qui donne de l'âme aux fleurs, mais celle qui donne des peurs à l'âme, l'âme des petites filles.
QUITTEZ VOS LUNETTES ENFANTS QUI EN AVEZ. FERMEZ VOS YEUX SI N'EN AVEZ PAS. L'HISTOIRE S'APPROCHE. L'HISTOIRE VIENT. L'HISTOIRE EST LA.
Il était une fois, une maman demanda à sa fille d'aller chercher sa bassine à laver. "Je ne peux pas y aller, tu vois bien que je nourris ton petit frère" et elle ou elle avait rangé la bassine à laver la dernière fois qu'elle l'avait utilisé. "Allez petite et ramenez-la moi !" L'enfant s'en alla. Sa maman écouta le claquement de ses pas diminuer en direction de la cave, jusqu'à ce qu'ils ne fassent plus tacatac comme ils faisaient sur chacune des marches à claire voie qui descendaient à la cave. Alors la maman imagina les petits pieds. Elle les voyaient se poser sur le sol de terre molle et irrégulière qui étouffait les bruits. Elle imagina l'enfant en train de chercher la bassine en métal. Mais elle ne put imaginer ce que découvrit l'enfant. Pas plus qu'elle ne put entendre le cri que la petite fille poussa en sursautant quand une main verte surgit sous ses yeux et la regarda fixement raide comme une main de fer. La petite fille se figea. Pourtant elle n'avait qu'un seul désir. Fuir. Mais elle était dans l'impossibilité de décoller un seul pied du sol et incapable de bouger un seul doigt. Seules ses oreilles fonctionnaient encore. Quand la Main verte se mit à parler, elles l'écoutèrent. Elle disait :
"Attention fillette, ne raconte surtout pas à ta mère que tu m'as vue sinon ce soir je me régalerai d'une petite fille qui aura trop parlé !"
La petite fille comprit tout. Elle n'avait aucune envie de servir de repas au monstre qui la narguait à trois pas de son nez. Elle lui répondit en s'empêchant maladroitement de trembler : "Je je je ne pense pas que hoc hoc je le dirai à hoc hoc ma mama ma maman, c'est hoc promis !"

A ces mots la Main Verte disparut. L'enfant retrouva peu à peu sa respiration.
Dans la cave il y avait très peu de lumière et beaucoup de toiles d'araignées qui lui caresseraient les cheveux, les bras, les joues ou les mains. Brrrrrr, à l'idée elle frémit encore. Elle ne s'attarderait pas davantage. Elle attrapa la bassine à laver et fit demi-tour sans tarder.



Déjà les petits souliers ne font plus taca tac tacatac sur les marches à claire voie de l'escalier qui surgit de la cave. Ils glissent sur le parquet ciré du couloir. Le coeur de l'enfant bat si fort la chamade que la maman l'entend dès qu'elle apparaît. Elle tourne la tête et s'exclame " Petite, vous pleurez ? Pourquoi donc, dites moi tout, je veux savoir : que vous a-t-on fait ?"La Main Verte dressée au-dessus de la bassine à laver se présente aussitôt à l'esprit de l'enfant. Elle voit l'index accusateur, elle l'entend dire "Attention Petite, ne dis pas que tu m'as vue sinon ce soir je te tue !" L'enfant ferme les yeux. Elle se souvient de sa promesse. Elle se taira. Mais sa maman insiste. Elle demande encore une fois "Pourquoi pleurez-vous mon enfant, pourquoi donc, parlez-moi ! C'est important Je dois savoir !" L'enfant hoquète "Si je vous le dis Ma Mère, la Main Verte me mangera !" Et dans sa gorge trébuche un nouveau hoquet.
"C'est une histoire idiote fillette que vous me racontez-là, une Main Verte qui parle ça n'existe pas ! Si vous continuez ainsi, vous deviendrez conteuse mon enfant ! Une main verte qui aurait envie de manger, ça n'existe pas ! Cessez de pleurez s'il vous plaît. Et n'oubliez pas que de toutes les façons je suis là pour vous garder, pour vous protéger ! Mademoiselle, tant que je serai là personne ne vous mangera !"
Ce sont de belles paroles réconfortantes et pourtant l'enfant se remet à pleurer et à hoqueter de plus belle. Elle est terrorisée. Elle a beau tenir ses yeux fermés, la Main Verte est toujours là. Sa mère insiste : "Alors fillette, racontez-moi tout !".

L'enfant raconte tout ce qu'elle a vu de ses yeux vus "Maman il y a dans votre cave une affreuse Main Verte. Elle m'a sauté au nez du plus profond de la bassine à laver. J'ai eu très peur. J'ai sursauté. J'ai manqué tomber. Elle m'a parlée. Je l'ai écoutée. Elle m'a dit qu'elle me mangerait si je m'avisais de vous raconter !" Et l'enfant se remet à trembler. "Venez dans mes bras, calmez-vous, n'ayez pas peur" dit la mère tout en lui caressant les cheveux. " Montez vous coucher et soyez sans crainte j'irai vous voir dans le milieu de la nuit ! Allez bonne et douce nuit petite !" L'enfant embrasse sa maman qui la regarde avec tendresse. La voilà rassurée. Quelques tac tac tac rapides elle monte les marches deux par deux comme un jeu et au bout de l'escalier elle entre dans sa chambre. Vite je me déshabille et je me couche. La voilà endormie d'un bon sommeil d'enfant. Bientôt la nuit se fait profonde, épaisse, noire et une chouette hulule. C'est à cet instant précisément que dans l'escalier de la cave une planche gémit. Puis une autre et une autre encore. L'enfant est réveillée. Elle a entendu. Mais elle n'entend plus. Elle retient son souffle. Elle écoute le silence. C'est alors qu'une voix dit "Tu m'as désobéi fillette, tu as parlé, me voilà non loin de toi, en haut de l'escalier de la cave. Je viens te prendre et je te mangerai !" L'enfant bouche ses deux oreilles de ses deux mains et elle appuie bien fort sur elles. Mais cela ne l'empêche pas d'entendre de nouveau des pas. "Ni la voix : "Qui m'a désobéi fillette ? Je suis dans la cuisine, j'aiguise les couteaux et je prépare ma tartine pour t'étaler dessus !" Cette fois l'enfant se glace et se coule en entier sous le drap de lit qui est secoué de tremblements. La porte s'ouvre et la voix dit "Fillette qui a trop parlé me voilà arrivée !" Sous le drap le coeur de l'enfant bat de nouveau la chamade. Le lit bouge : son coeur va éclater. "Me voilà près de toi fillette, je vais te manger !" Le drap se soulève et l'enfant s'évanouit. Dans la pâle lueur de la lune, le lit n'est plus qu'une plaque blanche vide ! Dans l'escalier une enfant sidérée pend au bout d'une Main Verte ! Quand le coq chante le jour se lève et la maman aussi. Elle se précipite dans la chambre de son enfant et pousse un cri. Sur le drap blanc une tache de sang. Alors elle hurle puis soudain lui revient en mémoire tout ce que lui a dit l'enfant. Elle disait vrai. Cla cla cla cla cla ses pieds dévalent les escaliers en trombe ; glissent sur le plancher ciré à toute allure, dégringolent de nouveau vers la cave. La Main Verte est bien là. La Maman n'hésite pas. De ses deux mains voilà une Main Verte bel et bien tranchée. L'enfant, toujours vivante, quitte le coin où elle s'était cachée et se jette dans les bras de sa mère. Toutes les deux rient et pleurent de joie. Ouf, cette fois l'histoire est finie. Tout va pour le mieux sauf pour la main qui l'a écrite : elle est bleue de peur.




? chamade : Batterie de tambour ou sonnerie qui annonçait l?intention de capituler dans une ville assiégée
? mais aussi, c?ur dont le rythme s?accélère sous l?effet d?une violente émotion :
Au revoir
Et à bientôt
Le texte original de "La Main Verte" se trouve dans l?ouvrage intitulé
« 365 contes de la Tête aux Pieds » sûrement chez Gallimard sous la direction de Muriel Bloch (à vérifier)

mardi 21 avril 2009

1 - Mon premier air-conte inspiré d'Irlande

Le vrai gourmet est celui qui mange une tartine comme un homard grillé
(Merci Colette = un écrivain du XXème siècle ou une écrivaine du XXIème.

C'était un dimanche.
Dès qu'elle se lève elle trouve l'atmosphère étonnamment tranquille. A se demander si elle n'était pas seule dans sa barre d'immeubles ? Le ciel est parfaitement bleu, bleu tonal. Le parking est parfaitement vide, sans un soupçon de nuage. Le parking est vide de véhicule. Elle ne prête aucune attention à cette étonnante absence de véhicule. Aurait-elle dû ?


Vraisemblablement.
Car l'instant suivant une voiture s'arrête devant elle, ouvre son capot, cligne d'un phare et dit "Tu montes, Poulette ?" Elle s'interloque ! D'où sort-elle ? Pas de réponse mais une action de sa part, la voilà assise à la place du conducteur et qui s'accroche au violon, pardon au volant, où a-t-elle la tête ce matin ?
Parlons-en justement de sa tête.
La voiture fonce et soudain s'arrête au bord d'un lac immense. Il est si grand qu'on pourrait croire que c'est la mer. A perte d'horizon on ne voit ni arbre, ni ville ni village. Il n'y a même plus la voiture. Elle n'entend aucun bruit, son. Elle prend conscience qu'un brouillard épais monte de la vallée. Il dissimule tout sur son passage, il la dissimule tant qu'elle se demande où elle est elle-même ! Les brindilles étouffent sous ses pas. Elle comprend qu'elle se déplace. Où va-t-elle ?

Soudain, elle sursaute. Une voix perce l'épaisseur ouatée. Elle ordonne "Change de tête !" Pourquoi changerait-elle de tête, elle n'en a aucune envie. Elle dit à la voix "Je n'ai pas prévu d'aller chez le coiffeur, ni aujourd'hui, ni demain, je suis très bien comme je suis !" La voix insiste "Change de tête te dis-je ?" Elle comprend que la tête s'énerve. Pourquoi s'énerve-t-elle, et d'ailleurs où se trouve-t-elle celle qui lui parle ? Elle n'obtient aucne réponse sauf la certitude soudaine de porter une nouvelle tête. La chose s'est passée très vite. Le brouillad se lève. Il découvre un lac. Elle en profite et se penche au-dessus de l'étang : elle pousse un cri sourd. Elle est coiffée d'une nouvelle tête. Peu importe qu'elle ne se reconnaisse pas. Il y a pire. Elle qui ne sait pas nager, la voilà qui plonge dans le lac. C'est sûrement la faute de sa nouvelle tête, c'est plus qu'une nouvelle tête, c'est une tête de fada. Surtout ne rien dire. Surtout se taire. Après tout cette tête, elle ne la connaît pas.



Dans l'eau, elle s'étonne : elle respire. Et elle comprend les poissons : ils parlent entre eux. D'elle. "On la prend ?" dit l'un d'eux. "Prends-là si tu veux !"
La voilà emportée par le plus gros qui est très smart avec son écharpe de soie mauve et son chapeau haut de forme. Il est grand très grand, c'est un gros balèze. Il ressemble à une baleine, qui porterait des moustaches. Depuis quand les baleines portent-elles des moustaches ? Un poisson déguisé en livre, l'a entendue parler à haute voix. Il lui demande :
"Comment tu t'appelles ? Oui, tu ne te trompes pas, ici les baleines ont des moustaches" et il répète
"comment tu t'appelles ?"
et sans attendre sa réponse il poursuit :
"Nos baleines utilisent leurs moustaches comme des aiguilles souples et tricotent, cachées dans les algues, des pulls au vert à leur baleineau !"
Sa nouvelle tête pense un instant à l'ancienne
"Après tout pourquoi pas ! Je ne suis pas chez moi, je ne suis même plus moi. Je n'aime toujours pas répondre aux êtres que je ne connais pas. Je préfère poser des questions : elle demande à l'étrange poisson comment il s'appelle lui-même. Voilà qu'il lui répond "Ouiquipédilla !"
Sans réfléchir elle se met à chanter
"Je ouikipédille, tu ouikipédilles, il ouikipédille, nous ouikipédillons -et ça c'est-vrai-
vous ouikipédillez -c'est vous qui le dites !-
Ils ouikipédillent -est-ce que vous les voyez ouikipédiller ?-

Ce dont elle ne peut pas douter, c'est que Poisson-balèze-ki-ressemble-à-une-baleine part en week-end : il weekipédille.
Elle en profite : elle prend place sur son dos. Et fend les flots. Quand Poisson-balèze-ki-ressemble-à-une-baleine sort de l'eau, elle, elle inspire l'équivalent d'un grand seau d'eau d'air. Dans l'élan, elle atterrit sur le sable chaud ! Quelle chute ! Poisson-balèze-qui-ressemble à une baleine à juste le temps de dire "Bonne route". Il disparaît. Il n'entend pas sa réponse..... [à suivre]

2 - Mon premier air-conte inspiré d'Irlande

"Bonne route" me dit la baleine
Elle n'a pas le temps de lui répondre qu'un aigle fonce sur elle et la soulève de ses serres.

Oh les enfants, la voilà dans les airs, et elle vole. Elle pense qu'elle a une chance inouï, ce matin elle devait prendre une leçon de delta-plane dans les Montarrêêe. Comment ça ce n'est pas assez haut. Vous plaisantez ! Ne le dites pas à l'ami conteur qui y vit. Il pourrait se vexer. C'est grâce à lui qu'elle devait faire sa première leçon. Il suffit qu'il ouvre la bouche pour que les collines étonnées s'élèvent à chacun de ses mots. Quand il dit "vl'à l'bout" les montagnes arrêtent de bouger, elles disent "nous voilà prêtes !" et il donne sa leçon de voix, heu non, de vol, heu non il est incapable de voler quoi que ce soit, il donne sa leçon de vol, du verbe voler, avec le delta plane sur le dos.

Mais voilà, pour aujourd'hui la leçon avec lui s'est râpé. Elle est entraîné par un aigle et où va-t-il la lâcher. Oh la la la, mais que n'a-t-elle pas dit ! Il la lâche du plus haut du ciel et la voilà sur l'aiguille de la plus haute montagne. Non, l'aigle l'a soulevée au dernier moment et maintenant il descend à toute allure et fonce sur un château : elle va se fracasser sur les créneaux. Pas du tout. Il ralentit au-dessus de la cour et en vol plané, il s'approche du sol et la dépose. Puis il disparaît en plongeant les lieux dans l'obscurité tant ses ailes sont énormes. Quelques secondes plus tard elle s'habitue aux lieux. Il aurait pu y avoir, des chevaliers, des écuyers, de belles dames. Que nenni, seulement un homme et une femme qui se réchauffent les mains auprès d'une cheminée. Qu'ils lui disent, en la saluant car c'est difficile à croire : il n'y a pas de cheminée. "Si, il y a une cheminée" dit la femme. Elle fait mine que non, enfin sa tête, qui n'est pas la mienne, hoche sa tête faisant mine que non.
"Si il y a une cheminée" dit l'homme. Dis donc tu ne voudrais pas nous mener en bateau toi ?" Elle reste ferme et dit, "Je n'ai jamais su naviguer en bateau, comment le pourrais-je !" "Que tu dis," disent-ils tous deux "Et ta tête nous ennuie -à moi aussi pense-t-elle, depuis qu'elle l'a, rien ne marche comme elle veut-
"Puisque tu ne peux pas nous mener en bateau, va donc nous chercher de l'eau avec le seau"
Elle a acquiescé aussitôt et couru au plus vite dans la cour : il ne faut pas faire attendre les gens âgés. Faut être gentils avec eux, même s’ils ont l’air rogue. Elle leur obéi, bien contente d'échapper à ceux-là qui se réchauffaient les mains à une cheminée qui n'existait pas.

Elle n'aurait peut-être pas du se précipipter. Tout s'est enchaîné
Bloup bloup bloup le seau s'engorge, elle retire le seau, le pose sur la margelle. Le temps d'observe la goutte d'eau qui tombe sur la margelle, l'instant suivant un vent l’entourbillonnee et l'emporte dans les airs. Elle hurle Papaaaaaaaaaaaa, et ça l’étonne, parce que d'ordinaire, elle crie plutôt "Maman" quand elle a peur. Elle se souvient que c'est sa nouvelle tête qui crie. Elle pense
"Sacrée tête, tu as un sacré caractère, vais-je m'habituer à toi ?"
Le temps de se poser la question elle pense
Il aurait pu y avoir, des chevaliers, des écuyers, de belles dames. Que nenni, seulement un homme et une femme qui se réchauffent les mains auprès d'une cheminée. Qu'ils me disent, en me saluant car c'est difficile à croire : il n'y a pas de cheminée.
Ah ah ah vous m'avez crue. Mais non. Enfin quoi, il y a un beau garçon, habillé avec des vêtements rigolos, des collants roses et des culottes bouffantes vertes, un genre de bustier à lacets... bon enfin le plus drôle était qu'il portait des couettes ! pfffffffffff ridicule, mais elle ne dit rien. Il y a plus étonnant, il ne la regarde pas et pourtant il l'appelle par son prénom. Il lui dit
"Entre Prénom !"
Elle pense "ça alors ! il connaît mon prénom" et elle entre. Il dit "Avance" -elle trouve qu'il a une voix à la faire pâlir de jalousie- il précise "Assieds-toi près de moi !" A cette proposition elle a le vertige, car il est très mignon, mais vraiment très mignon, plus que mignon, il est beau. Elle avance et elle s'assied. Enfin elle fait comme lui. Surtout pour ne pas le troubler parce que lui, il n'est assis sur rien, il a juste les jambes pliées au -niveau des genoux. Elle pense
"Tiens ici aussi ils font du air-s'asseoir, et c'est pour cela qu'elle se dit « Fais comme lui » Et la voilà qui fait du air s'asseoir. Elle sent qu'elle a l'air bête, mais tant pis, elle regarde autour d'elle....

C'est alors qu'elle se demande où elle est tombée, car tout autour d'elle, elle ne voit que des hommes et des femmes et quelques enfants qui font du air-s'asseoir en la regardant l'air hagard. [... à suivre]

3 - Troisième et dernière partie de mon 1er air-conte un rien irlandais

Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'attendent-ils ? Que dois-je faire ? Moi, rien, mais une femme se lève. Tout le monde s'insurge, lève les bras, tape du pied "ah non pas elle !" Malgré tout elle dit
"On s'ennuie ici, allons chercher la joueuse de mandoline pour qu'elle nous fasse danser la tarentelle" J'ai senti courir sur moi le doux regard du beau garçon pendant qu'il disait
"Point besoin d'aller chercher la joueuse de mandoline, nous en avons une extraordinaire ici, Prénom, joue-nous donc de la mandoline !"

Mais bien sûr que je lui ai dit que que que que.... je ne savais pas jouer de la mandoline, bien sûr que j’ai assuré que je n’avais jamais tenu une mandoline de ma vie, bien sûr, mais bénabor, bénabir, bénabar, bénabur, heu, pardon peine à part et peine perdure, voilà que l'instant qui suit, je tiens véritablement une air-mandoline entre les mains et je fais danser tout le monde en jouant un air-chanson mandoline.

Quel spectacle tout ce monde en train de danser l'air-tarentelle. C'est à me couper le souffle. Dès que je pense cela, tout le monde est de nouveau air-assis sur les air-bancs et ils portent tous sur leur visage un air sinistre.
Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'attendent-ils ? Que dois-je faire ?
Moi, rien, mais la femme se lève. Tout le monde dit "ah non pas elle !" Malgré tout elle parle
"On s'ennuie ici, allons chercher le prêtre pour qu'il dise la messe des morts !"Le temps de me demander "le mort quel mort où est-il le mort ?" le beau jeune homme me glisse un super regard rose bonbon et dit
"Point besoin d'aller chercher le prêtre celui que j'ai à mes côtés dira la messe encore mieux que celui auquel vous pensez !"Moi, un prêtre,…….. mais bien sûr que je lui ai dit que que que que j'étais une femme, que que que que une femme ne de de dit jamais de messe et aussi que que que ... mais bénabor, bénabir, bénabar, bref bénabur, heu, pardon peine à part et peine perdure, voilà que l'instant suivant je dis la messe. Oui, je la dis, ou plutôt, je l’air-dis avec des airs-vêtements-sacerdotaux et autour de moi deux jeunes gens dont celui qui fait de l'air-encensoir. Fort bien d'ailleurs mais érangement, dans la salle se répand le parfum et la fumée avec un air de vérité insensé. Un murmure envahit la pièce. Si aucune lèvres ne bougent tout le monde fait de l'air-psalmodie !

Quel spectacle ! Tout le monde est en train de air-prier. C'est impressionnant. Surtout que la bière n'est toujours pas là. La bière du mort bien sûr. Le temps que je regrette cette absence, tout le monde arrête de air-prier et une table et une vraie bière blonde de bois vernis air-apparaissent. Je ne vois strictement rien. Sauf la femme qui se lève. Tout le monde dit "ah non pas elle !", mais ce qui est est. La voilà qui dit, "il est temps de porter la bière au cimetière mais comment faire nous n'avons que trois hommes !"Ah non, ai-je pensé, pas moi pas moi, et bien sûr que je lui ai dit que j'étais trop grande, que je serai trop forte, que je déséquilibrerai les trois autres porteurs : que nenni, trois hommes se lèvent et je les rejoints auprès de l'air-table. Ils se mettent chacun à un air-coin. Je me mets au quatrième et nous soulevons l'air-bière !
« Arrêtez » a dit la femme, « appelons le meilleur khinésithérapeuthe du pays ! »

« Inutile » dit l'homme, « Nous l’avons, il vient de la montagne, demandons lui d'intervenir.
Mais bien sûr que je lui ai dit que je n'étais pas kinésithérapeuthe, bien sûr que que que de de de, bien sûr et encore et encore mais bénabor, bénabir, bénabar, bref bénabur, heu, pardon peine à part et peine perdure, voilà que l'instant suivant l'air-bière était déposée au sol et les trois hommes allongés sur la table. Moi, je les air-masse et avec des air-pinces je les air-étire. Ils crient fort, très très fort. Tout le monde s'air-bouche les oreilles. Quand le beau garçon glisse un regard sur moi et dit "les voilà air-prêts, cet homme air-mort mérite bien d'être air-enterré, air-enterrons-le !" Ce n'était pas peu dire.
Nous partons tous en colonne. Au début tout le monde est air-sérieux, puis certains se mettent à dire des airs-histoires de rire et tout le monde rit, puis personne ne rit plus, car il est évident que ce cimetière est soudain bien air trop loin. S'étions-nous air-perdus ? disent certains l'air-hagard ? Mais c'est souvent ainsi que ça se passe : au moment où on se désespère, la chose, l'objet, l'être humain recherché apparaît. Ici c’est tout pareil de même. Du brouillard surgissent d'immenses murs. Et personne ne doute que ce ne soit un vrai cimetière cette fois. Et c'est un vrai cimetière. En se reculant on peut apercevoir les croix des tombes. Elles se découpent sur le ciel et pourtant la nuit est sans lune. Brrrrrrrrrr On cherche la porte. On fait plusieurs air-fois le tour du cimetière, rien à faire pas de porte ! Elle a vraisemblablement air-disparue. Il n'y a plus qu'une solution. Grimper par-dessus les murs. Tout le monde grimpe. Même le beau jeune homme. Et je n'ai pas le temps de remarquer qu'il ne se déchire ni les collants ni la culotte que les trois hommes grimpent à leur tour. Forcément inquiète j'air-grimpe tout comme eux.
Pas vraiment

Un vent m’entourbillonne, il m'ensoulève, m’emporte dans les airs. Je hurle Papaaaaaaaaaaaa, mais je n'ai pas le temps de penser "Ta nouvelle tête a un sacrée caractère vas-tu t'habituer à elle ?" que me voilà brutalement les pieds posés au sol devant le lac immense. Le lac me dit "rends-moi ma tête !" Je n'ai jamais su dévisser une tête, Je réfléchis. Il insiste : "Reprends ta tête" Il me bouscule, je n’aime pas être bousculée : je réfléchis un instant et au lieu de reprendre ma tête, je reprends celle du lac, finalement c'est trop marrant de vivre avec elle et quand elle est bien fixée
Un vent m’entourbillonne m'ensoulève, m'emporte dans les airs et me dépose devant le puits des deux vieillards. Je ne peux pas me tromper car je reconnais la goutte d'eau et en me tournant je les aperçois dans leur cour : c’est bien eux, ils sont toujours en train de réchauffer leurs mains devant la cheminée qui n'existe pas. Et je suis sûr de de ce que le vieux va me demander. Vous aussi ? En effet, il me demande
"Avance Prénom !"
Il ne m'a pas oubliée. J'avance. Ils s'écartent. Je m'assieds entre eux. Entre nous ça air-silence.
Quand elle me dit "Alors peux-tu nous mener en bateau !" et j'éclate-air de rire et je dis « oui, écoutez ! »


Mais coua ki s’passe, ils ne sont plus là, je suis de nouveau dans mon petit appartement et je goûte ma tartine de beurre… au miel comme une gourmette à la Colette : gourmande.

samedi 11 avril 2009

Une randonnée contée : "Vive le bon beurre salé bre ton"

Vive le bon beurre salé breton
LANIA – 26/04/07


Il était une fois…

Deux petits parisiens se retrouvent en vacances de Pâques en Bretagne. Ils sont arrivés la veille et ne rêvent que d’aller se promener sur la plage. « Vite Paul, vite, réveille-toi, habillons-nous, déjeunons et allons nous rouler dans le goémon ! »
Ce joli projet va être quelque peu enrayé, lisez-la bien. (la = randonnée)


Les deux garçons veulent tout simplement déjeuner et filer sur la plage. Trois enjambées pour l’un, une glissade le long de la rampe de bois pour l’autre, deux pas plus loin, ils pénètrent dans la cuisine en se frottant les mains de plaisir
"A nous le petits déj’ breton ! »

A nous, à nous.... rien n’est moins sûr mais comment pourraient-ils s’en douter ? Lisez donc.

Lequel des deux veut prendre du lait ?
Quand il pose la main sur sa poignée, Frigo se bloque, crie-trépigne qu'il ne veut plus être tripoté, qu'il restera porte fermée !
Chacun échange avec l'autre un regard inquiet. Tous deux répondent.

"Tant pis pour toi Frig'O tu veux rester fermé, reste fermé.
Nous nous passerons de lait...."


Lequel dit « De lait peut-être, mais pas d' eau ! »
Chacun se tourne vers Rob'Inet qui se met à s’écrier-s’étouffer à la première main posée sur lui,
« Je ne tournerai pas sur moi, je ne tournerai pas »

Les deux garçons se regardent de nouveau, yeux tout grands ouverts et disent
"Tant pis pour toi Robinet tu veux rester fermé, reste fermé.
Nous nous passerons d'eau »

Lequel des deux dit « D’eau peut-être mais de tartines, que nenni. »
Lequel s’est tourné vers Boîtapain ?

Pourtant, à la première main posée sur elle, Boît'Happain saute-hurle
« Je ne m’ouvrirai pas ! »
Les deux garçons ahuris répondent

"Tant pis pour toi Boîtapain si tu veux rester fermée, reste fermée.
Nous nous passerons de tartines"


Lequel des deux dit : « De tartines d'accord, mais de miel, pas question ! »
Ensemble ils se tournent vers IPod'Miel.
Aussitôt celui-ci s’arc-boute-bloque et clame
« Je ne me dévisserai pas je ne me dévisserai pas na ! »
Les deux copains se regardent stupéfaits : ça commence à faire, le goémon les attend, la mer va le reprendre ; ils s'énervent :

"Sympa Podemiel ! C’est toi qui dis. Alors si tu veux rester fermé, reste fermé.
On se passera de miel »


Lequel des deux dit « De miel d'accord, mais pas de chocolat. »
Et Schok'Olatière voit leurs regards glisser vers elle.

Ronde et bien ventrue, Schok'Olatière fume déjà de plaisir. Tous les espoirs sont permis. Une main s'avança. Laquelle ? Qui veut décide. Mais ce qui est, c'est ce qui se passe. A son tour Schok'Olatière crie-arc-bouté-pimbêche-collée-guindée à la première main posée « Je ne me soulèverait pas, non plus jamais ! »
La moutarde monte aux narines des deux amis. Ils le font savoir :

"Tant pis pour toi Chokolatière. Si tu veux rester arc-boutée, reste arc-boutée. On se passera de chocolat »
Qui dit « De chocolat d'accord, mais de beurre salé rien n’est moins sûr ! »
C’est dit et sur ses mots ils se tournent vers Beurrier.
Beurrier scotche-crie, à la première main posée « Pas touche, d’ailleurs je ne décollerai pas ! »

Lequel des deux trouve que ça commence à faire. Malmenés tous deux répondent :
"Tant pis pour toi Beurrier. Tu veux rester fermé, reste fermé. On se passera de beurre salé ce matin....

Lequel a répété « Ok on se passera de beur !.... puis s’est arrêté de parler rien qu’à l’idée»
"Ho Martin, c’est toi kadi ?
"Ho Paul, c’est toi kadi ?
Chacun de dire : cénoukonadi ????? Incroyable ! Répétons pour voir


Et tous deux de dire en choeur, « Mais pas du tout, on ne peut pas se passer de beurre salé, c’est une idée saugrenue, qu’on n’a jamais vue. D’ailleurs qui pourrait se passer de bon beurre salé, breton qui plus est ! Surtout pas nous ! »
Et de stopper net tout discours pour ajouter horrifiés "Mais alors, comment va-t-on faire ?"


Inspirés peut-être par le Bon Saint Eloi ou par Saint Guénolé, pourquoi pas, les deux garçons se postent raides-droits à l'image de deux horses-guards anglais. Puis ils inspirent longuement, ouvrent la bouche, et les yeux dans les yeux, ils haranguent les six trouble-fête de cette seule interrogation :


« Mais qu'est-ce qui vous prend de vous bloquer tous ainsi ? »


Frig'O, Rob'Inet, Boît'Happain, IPod'miel, Schok'Olatière et Beur'Rié répondent en choeur, dans une parfaite évidence

Vous avez oublié de nous dire "bonjour-s'il vous plaît" bande de benêts !
Les deux garçons n’en reviennent pas. En effet, bien sûr, of course, ils ont oubliés, ils se sont montrés plus benêts que benêts. Et même terriblement benôits*. Alors ils changent de formule et disent :

Bonjour Beur'Rié, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
bonjour Schok'olatière, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
bonjour IPod'miel, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
Bonjour Boît'Happain, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
Bonjour Rob'Inet, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
Bonjour Frig’O, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux

A chaque fois Frig’o, Rob’Inet, Boît’Happen, Podemiel, Schock’olatière répondent et obéissent
"Bonjour les gars, vous vouliez,... Z’êtes servis !"
Et c’est vrai.


Les deux garçons rigolent. Ouf, ça va beaucoup mieux dans la cuisine.
Frig’o s’ouvre
Tout doux tout doux
Ils se servent du lait
tout doux tout doux
Le versent dans Schok’olatière
Tout doux tout doux
Ouvrent le robinet
tout doux tout doux
Remplissent Tyes’terday
tout doux tout doux
Plongent un sachet de thé
tout doux tout doux
Prennent un couteau
tout doux tout doux
Tranchent des tartines
tout doux tout doux
Etalent le bon beurre breton diamanté salé au bon goût guérandais
tout doux tout doux
et, Radio Bretagne branchée, tout doux tout doux
les gars, les filles merci pour tout,
ils déjeunent tranquilles.


Et vl'à l'bon bout (Lania et les enfants : Jeudi 26 avril 2007)

(ou Yeunn et Youenn
ou Loïc et Joël ou ….)

vendredi 10 avril 2009

Le nouveau sceau du sultan 1ère

C'était il y a longtemps, au pays des sultans.
Un matin le Sultan mande son vizir et lui demande de lui faire graver un nouveau sceau d'une nouvelle phrase. Le Vizir s'incline et se retire courbé et à reculons lorsque le Vizir lui précise "Trouve une phrase qui ne fera naître en moi ni joie, ni colère ! Tu as un mois pour trouver la phrase et fabriquer mon nouveau sceau !"


Une phrase qui ne fera naître ni joie ni colère !!!! Le Vizir est bien ennuyé. Il n'en voit pas. Dans sa tête c'est le branle bas de combat pour une chasse au souvenir de mots, de phrases, d'expressions. Mais rien ne vient.
Bientôt il frappe aux portes de certaines maisons.
"Une phrase qui ne fait naître ni joie, ni colère !" lui dit-on ? Il n'est plus seul à s'interroger, ils sont plusieurs à chercher. Mais rien ne vient.
Le Vizir quitte ville et palais. Il se rend en campagne. Les paysans ont du bon sens. Ils trouveront la phrase.
Dans un village. Il interroge.
"Une phrase qui ne fait naître ni joie ni colère ?" Lui dit-on ? Celui qui répète la phrase devant lui n'est autre que le personnage le plus important du village : le Cheik. Il a reçu le Vizir avec grand train, comme doit être reçu l'éminent personnage qu'est un Vizir, soit le plus important du royaume après le Sultan. Maintenant il cherche dans sa mémoire, le Cheik et il fait chercher dans certaines sourates et quelques parchemins. Mais il a beau faire, il ne trouve rien. Soudain son visage s'éclaire et il répond "C'est simple, il suffit de demander à la prunelle de mes yeux, ma fille Yasmina ! Elle sait déjà bien plus de choses que moi"
Il se tourne vers les serviteurs et lissant les manches de sa robe de soie il demande "Serviteurs faites venir Yasmina !"
Le Vizir est content : il souffle. Il imaginait déjà le mécontentement du sultan. Le mois avait bien avancé. L'ombre du bourreau planait dans son esprit. Elle s'évanouit quand les serviteurs apparaissent en compagnie de Yasmina et disparaît complètement devant la tranquille assurance de la jeune fille au demeurant fort jolie. "C'est très simple, dit-elle, je connais des énigmes bien plus difficiles à résoudre. Il faut écrire sur le sceau..... [Mais chut, histoire à suivre]

Le nouveau sceau du sultan 2ème

"Il faut faire écrire sur le sceau du sultan la phrase suivante
"La volonté d'Allah seule décide de nos joies et de nos peines !"
Et sur ces paroles elle propose un thé à la menthe. Le Vizir enthousiasmé par la réponse ne refuse pas. Quelques instants plus tard c'est avec précipitation qu'il se rend au palais.

Dans la grande salle du conseil le Sultan écoute les paroles du Vizir avec attention. "Redis-moi cette phrase" dit-il plusieurs fois Et le Vizir obéit Il la redit
"La volonté d'Allah seule décide de nos joies et de nos peines !"
Il la dit une fois, deux fois d'autres fois et le Sultan la répète à son tour : quelle belle phrase "la volonté d'Allah seule décide de nos joies et de nos peines !"
Et il ajoute "Décris-moi cette jeune personne, comment est-elle ?" Le Vizir fait une si belle description de la jeune fille, que le Sultan n'a plus qu'un seul désir : il veut devenir son époux. Et il ordonne au Vizir de l'emmener chez le Cheik, "Vizir, je veux que tu demandes sa main pour moi !"


Le lendemain la chose est faite. Contre son pesant d'or le Cheik donne sa fille au sultan. Les préparatifs du mariage se font sur place, la cérémonie dure plusieurs jours, les repas se déroulent dans l'opulence, l'ambiance est à la fête. Musiciens, danseuses, darboukas et autres insturments, musiciens, la fête est sublime. Mais tout à une fin, le sultan ramène sa belle épouse au palais et la vie s'écoule, comme le fleuve qui passe au pied du palais.

Le fleuve est très poissonneux, les pêcheurs y sont nombreux. Un matin la jeune sultane décide d'aller se promener sur ses berges.

vendredi 3 avril 2009

3 - 3 avril 2009 - Abounouba le farceur - 1

Il était une fois, ni deux ni trois, seulement une fois, celle-là
Dans une ville du Moyen-Orient, Abounouba. Ccelui que tout le monde appelle le farceur, l'p'tit rusé, le rigolo.
Abounouba pourtant est avant tout mari et papa. Alors avant de rire, Abounouba travaille. Il dessine des plans.

il construit et vend des maisons.

Un beau matin il se lève avec une idée neuve : dans sa ville orientale où toutes les maisons sont basses, il construira une maison à un étage. Il le pense, il le dit, il le fait. Bientôt la maison est sur pied. Abounouba est très fier : il ne reste plus qu'à la vendre.
Mais aucun acheteur ne se présente.
Abounouba est patient. Il attendra. Mais apparemment sa maison à étage n'intéresse personne.
Abounouba attend longtemps.
Heureusement un jour quelqu'un vient.
Abounouba se réjouit. Puis il ne se réjouit plus, car l'acheteur ne veut pas d'une maison à étage. Enfin si. Enfin non. L'acheteur veut seulement acheter l'étage de la maison. Il dit qu'être au-dessus de tous c'est une excellente idée. Il n'a pas besoin du rez-de-chaussée. Et il insiste
"non non, Abounouba, je te le dis, si j'achète, j'achète l'étage ou rien !"

"D'accord" dit Abounouba, "affaire faite !" Et il pense "Un jour je saurai te faire acheter mon rez de chaussée, je m'appelle Abounouba le p'tit rusé, le rigolo, le farceur !"


Pourtant, un mois deux mois, plusieurs mois plus tard l'acheteur, qui se plaît à son étage, ne parle toujours pas d'acheter le rez-de chaussée.

"Sacré nom d'une chicha" se dit Abounouba, "il va voir celui-là". Abounouba n'est pas à court d'idée.
Le lendemain, si le propriétaire de l'étage se réveille, c'est parce que ça cogne à tout va dans les murs. Et pour cause : Abounouba a ordonné aux ouvriers de détruire ceux du rez-de-chaussée. Ils poussent tous des cris très forts chaque fois qu'ils cognent, tapent, frappent qui avec son marteau, qui avec sa masse. Le propriétaire du premier étage se met à la fenêtre et se penche. Il découvre le désastre. Il hurle,
"olà Abounouba qu'est-ce que tu fais, tu fais n'importe quoi, je ne t'ai pas demandé de casser les murs ! "

Abounouba répond que justement, c'est parce qu'il ne lui a rien demandé qu'il démolit le rez de chaussée. "Tu ne veux pas acheter mon rez de chaussée vide. Il ne me rapporte rien, donc je le démolis !" Abounouba n'en montre rien, mais il se tord de rire et il ajoute "d'ailleurs surveille bien ton étage. Je ne veux pas qu'il s'écrase au sol : il pourrait blesser mes ouvriers !"

Le propriétaire de l'étage apprécie-t-il les ouvriers ? Il disparaît et réapparaît avec une bourse pleine de dinars. "Attrape Abounouba, tu as gagné, tu veux que je t'achète ton rez-de-chaussée et bien c'est fait. Et maintenant ne viens plus m'importuner !"

Les ouvriers quittent le chantier. Abounouba retourne dans sa maison. Il a le pied léger, la bourse pleine. C'est un homme heureux. Il chante :
"Ma ruse a bien fonctionné, ma ruse a bien marché, c'était pas difficile, fallait juste y penser
Ma ruse a bien marché, ma ruse a bien fonctionné, c'était très facile, bravo Abounouba !"...
Il ne termine pas sa nouvelle chanson. Le voilà bouche bée devant sa maison. Que lui est-il arrivée ? Que s'est-il passé en son absence ?

Sa femme se tient sur le seuil et elle pleure en lui montrant du doigt les ouvriers qui s'en vont après avoir creusé sa maison pour la transformer en panier percé. "Le sultan a rêvé qu'il y avait un trésor chez toi Abounouba dit-elle Il a envoyé ses ouvriers pour qu'ils creusent jusqu'à ce qu'ils trouvent le trésor et le lui ramènent"
"L'ont-ils trouvé ?" demande Abounouba
Sa femme répond en pleurant
"Pas du tout, ils n'ont trouvé aucun trésor et maintenant notre maison est ouverte à tous les vents !" et elle pleure de plus belle quand Abounouba s'étrangle de rire.
"Pourquoi ries-tu Abounouba, il n'y a rien de drôle !" dit sa femme.
"C'est vrai ma femme, il n'y a rien de drôle à avoir une maison pleine de trous, mais je vais arranger ça, et ça, se sera très drôle, compte sur moi". La femme d'Abounouba connaît son mari. Elle sait qu'il est rusé, rapide et farceur, elle l'accompagne dans la cuisine. Une solution s'impose immédiatement à lui. Il ouvre le garde manger.