samedi 25 avril 2009

Cessez de bavasser, dessinez !

Le maître a dit.

L'escargot obéit.
Pas à pas,
pied à pied
trait par trait
point par point.

Au bout de la nuit
l'escargot se couche.
Sur le trottoir
son oeuvre brille.
D'une ponctuation
fil argenté.

L'antenne levée,
"Maître" dit l'Escargot
"J'ai fini !"
Le maître dit "Bravo !"

J'ai suivi ce matin
Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...
le jeu de l'oie de l'Escargot

Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...

"Recommencez" dit le maître

Pas à pas....... Pied à pied.................... Point par point....................
Trait par trait...................... a . Clo........che........pied.....sous........vos.......yeux...........je......le........."fée"

Recette pour faire une poésie incomprise,

Recette "Pour faire un poème dadaïste" de Tristan Tzara
("7 manifestes Dada"; 1924)


"Prenez un journal.
Prenez des ciseaux.
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre.
Copiez consciencieusement dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu' incomprise du vulgaire."

Sujet, les jeux . Cessez de bavasser, dessinez.

Le maître a dit.

L'escargot obéit.
Pas à pas,
pied à pied
trait par trait
point par point.

Au bout de la nuit
l'escargot se couche.
Sur le trottoir
son oeuvre brille.
D'une ponctuation
fil argenté.

L'antenne levée,
"Maître" dit l'Escargot
"J'ai fini !"
Le maître dit "Bravo !"

J'ai suivi ce matin
Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...
le jeu de l'oie de l'Escargot

Pas à pas
Pied à pied
Point par point
Trait par trait
A cloche pied...

"Recommencez" dit le maître

Pas à pas....... Pied à pied.................... Point par point....................
Trait par trait...................... a . Clo........che........pied.....sous........vos.......yeux...........je......le........."fée"

mercredi 22 avril 2009

Brrrrrr, à faire peur

LA MAIN VERTE
Conte du Dauphiné, façon Lania


Il y a main et main. Il y a main à donner ou à serrer, main à tendre ou à prêter, mains de maître ou mains jointes, mains sales à laver, main de fer à la craindre, ou main de velours à l'espérer, main droite ou main gauche et de la main à la main d'autres mains et demains.
Mais aujourd'hui il y a main verte. La main verte. Non pas celle qui donne de l'âme aux fleurs, mais celle qui donne des peurs à l'âme, l'âme des petites filles.
QUITTEZ VOS LUNETTES ENFANTS QUI EN AVEZ. FERMEZ VOS YEUX SI N'EN AVEZ PAS. L'HISTOIRE S'APPROCHE. L'HISTOIRE VIENT. L'HISTOIRE EST LA.
Il était une fois, une maman demanda à sa fille d'aller chercher sa bassine à laver. "Je ne peux pas y aller, tu vois bien que je nourris ton petit frère" et elle ou elle avait rangé la bassine à laver la dernière fois qu'elle l'avait utilisé. "Allez petite et ramenez-la moi !" L'enfant s'en alla. Sa maman écouta le claquement de ses pas diminuer en direction de la cave, jusqu'à ce qu'ils ne fassent plus tacatac comme ils faisaient sur chacune des marches à claire voie qui descendaient à la cave. Alors la maman imagina les petits pieds. Elle les voyaient se poser sur le sol de terre molle et irrégulière qui étouffait les bruits. Elle imagina l'enfant en train de chercher la bassine en métal. Mais elle ne put imaginer ce que découvrit l'enfant. Pas plus qu'elle ne put entendre le cri que la petite fille poussa en sursautant quand une main verte surgit sous ses yeux et la regarda fixement raide comme une main de fer. La petite fille se figea. Pourtant elle n'avait qu'un seul désir. Fuir. Mais elle était dans l'impossibilité de décoller un seul pied du sol et incapable de bouger un seul doigt. Seules ses oreilles fonctionnaient encore. Quand la Main verte se mit à parler, elles l'écoutèrent. Elle disait :
"Attention fillette, ne raconte surtout pas à ta mère que tu m'as vue sinon ce soir je me régalerai d'une petite fille qui aura trop parlé !"
La petite fille comprit tout. Elle n'avait aucune envie de servir de repas au monstre qui la narguait à trois pas de son nez. Elle lui répondit en s'empêchant maladroitement de trembler : "Je je je ne pense pas que hoc hoc je le dirai à hoc hoc ma mama ma maman, c'est hoc promis !"

A ces mots la Main Verte disparut. L'enfant retrouva peu à peu sa respiration.
Dans la cave il y avait très peu de lumière et beaucoup de toiles d'araignées qui lui caresseraient les cheveux, les bras, les joues ou les mains. Brrrrrr, à l'idée elle frémit encore. Elle ne s'attarderait pas davantage. Elle attrapa la bassine à laver et fit demi-tour sans tarder.



Déjà les petits souliers ne font plus taca tac tacatac sur les marches à claire voie de l'escalier qui surgit de la cave. Ils glissent sur le parquet ciré du couloir. Le coeur de l'enfant bat si fort la chamade que la maman l'entend dès qu'elle apparaît. Elle tourne la tête et s'exclame " Petite, vous pleurez ? Pourquoi donc, dites moi tout, je veux savoir : que vous a-t-on fait ?"La Main Verte dressée au-dessus de la bassine à laver se présente aussitôt à l'esprit de l'enfant. Elle voit l'index accusateur, elle l'entend dire "Attention Petite, ne dis pas que tu m'as vue sinon ce soir je te tue !" L'enfant ferme les yeux. Elle se souvient de sa promesse. Elle se taira. Mais sa maman insiste. Elle demande encore une fois "Pourquoi pleurez-vous mon enfant, pourquoi donc, parlez-moi ! C'est important Je dois savoir !" L'enfant hoquète "Si je vous le dis Ma Mère, la Main Verte me mangera !" Et dans sa gorge trébuche un nouveau hoquet.
"C'est une histoire idiote fillette que vous me racontez-là, une Main Verte qui parle ça n'existe pas ! Si vous continuez ainsi, vous deviendrez conteuse mon enfant ! Une main verte qui aurait envie de manger, ça n'existe pas ! Cessez de pleurez s'il vous plaît. Et n'oubliez pas que de toutes les façons je suis là pour vous garder, pour vous protéger ! Mademoiselle, tant que je serai là personne ne vous mangera !"
Ce sont de belles paroles réconfortantes et pourtant l'enfant se remet à pleurer et à hoqueter de plus belle. Elle est terrorisée. Elle a beau tenir ses yeux fermés, la Main Verte est toujours là. Sa mère insiste : "Alors fillette, racontez-moi tout !".

L'enfant raconte tout ce qu'elle a vu de ses yeux vus "Maman il y a dans votre cave une affreuse Main Verte. Elle m'a sauté au nez du plus profond de la bassine à laver. J'ai eu très peur. J'ai sursauté. J'ai manqué tomber. Elle m'a parlée. Je l'ai écoutée. Elle m'a dit qu'elle me mangerait si je m'avisais de vous raconter !" Et l'enfant se remet à trembler. "Venez dans mes bras, calmez-vous, n'ayez pas peur" dit la mère tout en lui caressant les cheveux. " Montez vous coucher et soyez sans crainte j'irai vous voir dans le milieu de la nuit ! Allez bonne et douce nuit petite !" L'enfant embrasse sa maman qui la regarde avec tendresse. La voilà rassurée. Quelques tac tac tac rapides elle monte les marches deux par deux comme un jeu et au bout de l'escalier elle entre dans sa chambre. Vite je me déshabille et je me couche. La voilà endormie d'un bon sommeil d'enfant. Bientôt la nuit se fait profonde, épaisse, noire et une chouette hulule. C'est à cet instant précisément que dans l'escalier de la cave une planche gémit. Puis une autre et une autre encore. L'enfant est réveillée. Elle a entendu. Mais elle n'entend plus. Elle retient son souffle. Elle écoute le silence. C'est alors qu'une voix dit "Tu m'as désobéi fillette, tu as parlé, me voilà non loin de toi, en haut de l'escalier de la cave. Je viens te prendre et je te mangerai !" L'enfant bouche ses deux oreilles de ses deux mains et elle appuie bien fort sur elles. Mais cela ne l'empêche pas d'entendre de nouveau des pas. "Ni la voix : "Qui m'a désobéi fillette ? Je suis dans la cuisine, j'aiguise les couteaux et je prépare ma tartine pour t'étaler dessus !" Cette fois l'enfant se glace et se coule en entier sous le drap de lit qui est secoué de tremblements. La porte s'ouvre et la voix dit "Fillette qui a trop parlé me voilà arrivée !" Sous le drap le coeur de l'enfant bat de nouveau la chamade. Le lit bouge : son coeur va éclater. "Me voilà près de toi fillette, je vais te manger !" Le drap se soulève et l'enfant s'évanouit. Dans la pâle lueur de la lune, le lit n'est plus qu'une plaque blanche vide ! Dans l'escalier une enfant sidérée pend au bout d'une Main Verte ! Quand le coq chante le jour se lève et la maman aussi. Elle se précipite dans la chambre de son enfant et pousse un cri. Sur le drap blanc une tache de sang. Alors elle hurle puis soudain lui revient en mémoire tout ce que lui a dit l'enfant. Elle disait vrai. Cla cla cla cla cla ses pieds dévalent les escaliers en trombe ; glissent sur le plancher ciré à toute allure, dégringolent de nouveau vers la cave. La Main Verte est bien là. La Maman n'hésite pas. De ses deux mains voilà une Main Verte bel et bien tranchée. L'enfant, toujours vivante, quitte le coin où elle s'était cachée et se jette dans les bras de sa mère. Toutes les deux rient et pleurent de joie. Ouf, cette fois l'histoire est finie. Tout va pour le mieux sauf pour la main qui l'a écrite : elle est bleue de peur.




? chamade : Batterie de tambour ou sonnerie qui annonçait l?intention de capituler dans une ville assiégée
? mais aussi, c?ur dont le rythme s?accélère sous l?effet d?une violente émotion :
Au revoir
Et à bientôt
Le texte original de "La Main Verte" se trouve dans l?ouvrage intitulé
« 365 contes de la Tête aux Pieds » sûrement chez Gallimard sous la direction de Muriel Bloch (à vérifier)

mardi 21 avril 2009

1 - Mon premier air-conte inspiré d'Irlande

Le vrai gourmet est celui qui mange une tartine comme un homard grillé
(Merci Colette = un écrivain du XXème siècle ou une écrivaine du XXIème.

C'était un dimanche.
Dès qu'elle se lève elle trouve l'atmosphère étonnamment tranquille. A se demander si elle n'était pas seule dans sa barre d'immeubles ? Le ciel est parfaitement bleu, bleu tonal. Le parking est parfaitement vide, sans un soupçon de nuage. Le parking est vide de véhicule. Elle ne prête aucune attention à cette étonnante absence de véhicule. Aurait-elle dû ?


Vraisemblablement.
Car l'instant suivant une voiture s'arrête devant elle, ouvre son capot, cligne d'un phare et dit "Tu montes, Poulette ?" Elle s'interloque ! D'où sort-elle ? Pas de réponse mais une action de sa part, la voilà assise à la place du conducteur et qui s'accroche au violon, pardon au volant, où a-t-elle la tête ce matin ?
Parlons-en justement de sa tête.
La voiture fonce et soudain s'arrête au bord d'un lac immense. Il est si grand qu'on pourrait croire que c'est la mer. A perte d'horizon on ne voit ni arbre, ni ville ni village. Il n'y a même plus la voiture. Elle n'entend aucun bruit, son. Elle prend conscience qu'un brouillard épais monte de la vallée. Il dissimule tout sur son passage, il la dissimule tant qu'elle se demande où elle est elle-même ! Les brindilles étouffent sous ses pas. Elle comprend qu'elle se déplace. Où va-t-elle ?

Soudain, elle sursaute. Une voix perce l'épaisseur ouatée. Elle ordonne "Change de tête !" Pourquoi changerait-elle de tête, elle n'en a aucune envie. Elle dit à la voix "Je n'ai pas prévu d'aller chez le coiffeur, ni aujourd'hui, ni demain, je suis très bien comme je suis !" La voix insiste "Change de tête te dis-je ?" Elle comprend que la tête s'énerve. Pourquoi s'énerve-t-elle, et d'ailleurs où se trouve-t-elle celle qui lui parle ? Elle n'obtient aucne réponse sauf la certitude soudaine de porter une nouvelle tête. La chose s'est passée très vite. Le brouillad se lève. Il découvre un lac. Elle en profite et se penche au-dessus de l'étang : elle pousse un cri sourd. Elle est coiffée d'une nouvelle tête. Peu importe qu'elle ne se reconnaisse pas. Il y a pire. Elle qui ne sait pas nager, la voilà qui plonge dans le lac. C'est sûrement la faute de sa nouvelle tête, c'est plus qu'une nouvelle tête, c'est une tête de fada. Surtout ne rien dire. Surtout se taire. Après tout cette tête, elle ne la connaît pas.



Dans l'eau, elle s'étonne : elle respire. Et elle comprend les poissons : ils parlent entre eux. D'elle. "On la prend ?" dit l'un d'eux. "Prends-là si tu veux !"
La voilà emportée par le plus gros qui est très smart avec son écharpe de soie mauve et son chapeau haut de forme. Il est grand très grand, c'est un gros balèze. Il ressemble à une baleine, qui porterait des moustaches. Depuis quand les baleines portent-elles des moustaches ? Un poisson déguisé en livre, l'a entendue parler à haute voix. Il lui demande :
"Comment tu t'appelles ? Oui, tu ne te trompes pas, ici les baleines ont des moustaches" et il répète
"comment tu t'appelles ?"
et sans attendre sa réponse il poursuit :
"Nos baleines utilisent leurs moustaches comme des aiguilles souples et tricotent, cachées dans les algues, des pulls au vert à leur baleineau !"
Sa nouvelle tête pense un instant à l'ancienne
"Après tout pourquoi pas ! Je ne suis pas chez moi, je ne suis même plus moi. Je n'aime toujours pas répondre aux êtres que je ne connais pas. Je préfère poser des questions : elle demande à l'étrange poisson comment il s'appelle lui-même. Voilà qu'il lui répond "Ouiquipédilla !"
Sans réfléchir elle se met à chanter
"Je ouikipédille, tu ouikipédilles, il ouikipédille, nous ouikipédillons -et ça c'est-vrai-
vous ouikipédillez -c'est vous qui le dites !-
Ils ouikipédillent -est-ce que vous les voyez ouikipédiller ?-

Ce dont elle ne peut pas douter, c'est que Poisson-balèze-ki-ressemble-à-une-baleine part en week-end : il weekipédille.
Elle en profite : elle prend place sur son dos. Et fend les flots. Quand Poisson-balèze-ki-ressemble-à-une-baleine sort de l'eau, elle, elle inspire l'équivalent d'un grand seau d'eau d'air. Dans l'élan, elle atterrit sur le sable chaud ! Quelle chute ! Poisson-balèze-qui-ressemble à une baleine à juste le temps de dire "Bonne route". Il disparaît. Il n'entend pas sa réponse..... [à suivre]

2 - Mon premier air-conte inspiré d'Irlande

"Bonne route" me dit la baleine
Elle n'a pas le temps de lui répondre qu'un aigle fonce sur elle et la soulève de ses serres.

Oh les enfants, la voilà dans les airs, et elle vole. Elle pense qu'elle a une chance inouï, ce matin elle devait prendre une leçon de delta-plane dans les Montarrêêe. Comment ça ce n'est pas assez haut. Vous plaisantez ! Ne le dites pas à l'ami conteur qui y vit. Il pourrait se vexer. C'est grâce à lui qu'elle devait faire sa première leçon. Il suffit qu'il ouvre la bouche pour que les collines étonnées s'élèvent à chacun de ses mots. Quand il dit "vl'à l'bout" les montagnes arrêtent de bouger, elles disent "nous voilà prêtes !" et il donne sa leçon de voix, heu non, de vol, heu non il est incapable de voler quoi que ce soit, il donne sa leçon de vol, du verbe voler, avec le delta plane sur le dos.

Mais voilà, pour aujourd'hui la leçon avec lui s'est râpé. Elle est entraîné par un aigle et où va-t-il la lâcher. Oh la la la, mais que n'a-t-elle pas dit ! Il la lâche du plus haut du ciel et la voilà sur l'aiguille de la plus haute montagne. Non, l'aigle l'a soulevée au dernier moment et maintenant il descend à toute allure et fonce sur un château : elle va se fracasser sur les créneaux. Pas du tout. Il ralentit au-dessus de la cour et en vol plané, il s'approche du sol et la dépose. Puis il disparaît en plongeant les lieux dans l'obscurité tant ses ailes sont énormes. Quelques secondes plus tard elle s'habitue aux lieux. Il aurait pu y avoir, des chevaliers, des écuyers, de belles dames. Que nenni, seulement un homme et une femme qui se réchauffent les mains auprès d'une cheminée. Qu'ils lui disent, en la saluant car c'est difficile à croire : il n'y a pas de cheminée. "Si, il y a une cheminée" dit la femme. Elle fait mine que non, enfin sa tête, qui n'est pas la mienne, hoche sa tête faisant mine que non.
"Si il y a une cheminée" dit l'homme. Dis donc tu ne voudrais pas nous mener en bateau toi ?" Elle reste ferme et dit, "Je n'ai jamais su naviguer en bateau, comment le pourrais-je !" "Que tu dis," disent-ils tous deux "Et ta tête nous ennuie -à moi aussi pense-t-elle, depuis qu'elle l'a, rien ne marche comme elle veut-
"Puisque tu ne peux pas nous mener en bateau, va donc nous chercher de l'eau avec le seau"
Elle a acquiescé aussitôt et couru au plus vite dans la cour : il ne faut pas faire attendre les gens âgés. Faut être gentils avec eux, même s’ils ont l’air rogue. Elle leur obéi, bien contente d'échapper à ceux-là qui se réchauffaient les mains à une cheminée qui n'existait pas.

Elle n'aurait peut-être pas du se précipipter. Tout s'est enchaîné
Bloup bloup bloup le seau s'engorge, elle retire le seau, le pose sur la margelle. Le temps d'observe la goutte d'eau qui tombe sur la margelle, l'instant suivant un vent l’entourbillonnee et l'emporte dans les airs. Elle hurle Papaaaaaaaaaaaa, et ça l’étonne, parce que d'ordinaire, elle crie plutôt "Maman" quand elle a peur. Elle se souvient que c'est sa nouvelle tête qui crie. Elle pense
"Sacrée tête, tu as un sacré caractère, vais-je m'habituer à toi ?"
Le temps de se poser la question elle pense
Il aurait pu y avoir, des chevaliers, des écuyers, de belles dames. Que nenni, seulement un homme et une femme qui se réchauffent les mains auprès d'une cheminée. Qu'ils me disent, en me saluant car c'est difficile à croire : il n'y a pas de cheminée.
Ah ah ah vous m'avez crue. Mais non. Enfin quoi, il y a un beau garçon, habillé avec des vêtements rigolos, des collants roses et des culottes bouffantes vertes, un genre de bustier à lacets... bon enfin le plus drôle était qu'il portait des couettes ! pfffffffffff ridicule, mais elle ne dit rien. Il y a plus étonnant, il ne la regarde pas et pourtant il l'appelle par son prénom. Il lui dit
"Entre Prénom !"
Elle pense "ça alors ! il connaît mon prénom" et elle entre. Il dit "Avance" -elle trouve qu'il a une voix à la faire pâlir de jalousie- il précise "Assieds-toi près de moi !" A cette proposition elle a le vertige, car il est très mignon, mais vraiment très mignon, plus que mignon, il est beau. Elle avance et elle s'assied. Enfin elle fait comme lui. Surtout pour ne pas le troubler parce que lui, il n'est assis sur rien, il a juste les jambes pliées au -niveau des genoux. Elle pense
"Tiens ici aussi ils font du air-s'asseoir, et c'est pour cela qu'elle se dit « Fais comme lui » Et la voilà qui fait du air s'asseoir. Elle sent qu'elle a l'air bête, mais tant pis, elle regarde autour d'elle....

C'est alors qu'elle se demande où elle est tombée, car tout autour d'elle, elle ne voit que des hommes et des femmes et quelques enfants qui font du air-s'asseoir en la regardant l'air hagard. [... à suivre]

3 - Troisième et dernière partie de mon 1er air-conte un rien irlandais

Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'attendent-ils ? Que dois-je faire ? Moi, rien, mais une femme se lève. Tout le monde s'insurge, lève les bras, tape du pied "ah non pas elle !" Malgré tout elle dit
"On s'ennuie ici, allons chercher la joueuse de mandoline pour qu'elle nous fasse danser la tarentelle" J'ai senti courir sur moi le doux regard du beau garçon pendant qu'il disait
"Point besoin d'aller chercher la joueuse de mandoline, nous en avons une extraordinaire ici, Prénom, joue-nous donc de la mandoline !"

Mais bien sûr que je lui ai dit que que que que.... je ne savais pas jouer de la mandoline, bien sûr que j’ai assuré que je n’avais jamais tenu une mandoline de ma vie, bien sûr, mais bénabor, bénabir, bénabar, bénabur, heu, pardon peine à part et peine perdure, voilà que l'instant qui suit, je tiens véritablement une air-mandoline entre les mains et je fais danser tout le monde en jouant un air-chanson mandoline.

Quel spectacle tout ce monde en train de danser l'air-tarentelle. C'est à me couper le souffle. Dès que je pense cela, tout le monde est de nouveau air-assis sur les air-bancs et ils portent tous sur leur visage un air sinistre.
Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'attendent-ils ? Que dois-je faire ?
Moi, rien, mais la femme se lève. Tout le monde dit "ah non pas elle !" Malgré tout elle parle
"On s'ennuie ici, allons chercher le prêtre pour qu'il dise la messe des morts !"Le temps de me demander "le mort quel mort où est-il le mort ?" le beau jeune homme me glisse un super regard rose bonbon et dit
"Point besoin d'aller chercher le prêtre celui que j'ai à mes côtés dira la messe encore mieux que celui auquel vous pensez !"Moi, un prêtre,…….. mais bien sûr que je lui ai dit que que que que j'étais une femme, que que que que une femme ne de de dit jamais de messe et aussi que que que ... mais bénabor, bénabir, bénabar, bref bénabur, heu, pardon peine à part et peine perdure, voilà que l'instant suivant je dis la messe. Oui, je la dis, ou plutôt, je l’air-dis avec des airs-vêtements-sacerdotaux et autour de moi deux jeunes gens dont celui qui fait de l'air-encensoir. Fort bien d'ailleurs mais érangement, dans la salle se répand le parfum et la fumée avec un air de vérité insensé. Un murmure envahit la pièce. Si aucune lèvres ne bougent tout le monde fait de l'air-psalmodie !

Quel spectacle ! Tout le monde est en train de air-prier. C'est impressionnant. Surtout que la bière n'est toujours pas là. La bière du mort bien sûr. Le temps que je regrette cette absence, tout le monde arrête de air-prier et une table et une vraie bière blonde de bois vernis air-apparaissent. Je ne vois strictement rien. Sauf la femme qui se lève. Tout le monde dit "ah non pas elle !", mais ce qui est est. La voilà qui dit, "il est temps de porter la bière au cimetière mais comment faire nous n'avons que trois hommes !"Ah non, ai-je pensé, pas moi pas moi, et bien sûr que je lui ai dit que j'étais trop grande, que je serai trop forte, que je déséquilibrerai les trois autres porteurs : que nenni, trois hommes se lèvent et je les rejoints auprès de l'air-table. Ils se mettent chacun à un air-coin. Je me mets au quatrième et nous soulevons l'air-bière !
« Arrêtez » a dit la femme, « appelons le meilleur khinésithérapeuthe du pays ! »

« Inutile » dit l'homme, « Nous l’avons, il vient de la montagne, demandons lui d'intervenir.
Mais bien sûr que je lui ai dit que je n'étais pas kinésithérapeuthe, bien sûr que que que de de de, bien sûr et encore et encore mais bénabor, bénabir, bénabar, bref bénabur, heu, pardon peine à part et peine perdure, voilà que l'instant suivant l'air-bière était déposée au sol et les trois hommes allongés sur la table. Moi, je les air-masse et avec des air-pinces je les air-étire. Ils crient fort, très très fort. Tout le monde s'air-bouche les oreilles. Quand le beau garçon glisse un regard sur moi et dit "les voilà air-prêts, cet homme air-mort mérite bien d'être air-enterré, air-enterrons-le !" Ce n'était pas peu dire.
Nous partons tous en colonne. Au début tout le monde est air-sérieux, puis certains se mettent à dire des airs-histoires de rire et tout le monde rit, puis personne ne rit plus, car il est évident que ce cimetière est soudain bien air trop loin. S'étions-nous air-perdus ? disent certains l'air-hagard ? Mais c'est souvent ainsi que ça se passe : au moment où on se désespère, la chose, l'objet, l'être humain recherché apparaît. Ici c’est tout pareil de même. Du brouillard surgissent d'immenses murs. Et personne ne doute que ce ne soit un vrai cimetière cette fois. Et c'est un vrai cimetière. En se reculant on peut apercevoir les croix des tombes. Elles se découpent sur le ciel et pourtant la nuit est sans lune. Brrrrrrrrrr On cherche la porte. On fait plusieurs air-fois le tour du cimetière, rien à faire pas de porte ! Elle a vraisemblablement air-disparue. Il n'y a plus qu'une solution. Grimper par-dessus les murs. Tout le monde grimpe. Même le beau jeune homme. Et je n'ai pas le temps de remarquer qu'il ne se déchire ni les collants ni la culotte que les trois hommes grimpent à leur tour. Forcément inquiète j'air-grimpe tout comme eux.
Pas vraiment

Un vent m’entourbillonne, il m'ensoulève, m’emporte dans les airs. Je hurle Papaaaaaaaaaaaa, mais je n'ai pas le temps de penser "Ta nouvelle tête a un sacrée caractère vas-tu t'habituer à elle ?" que me voilà brutalement les pieds posés au sol devant le lac immense. Le lac me dit "rends-moi ma tête !" Je n'ai jamais su dévisser une tête, Je réfléchis. Il insiste : "Reprends ta tête" Il me bouscule, je n’aime pas être bousculée : je réfléchis un instant et au lieu de reprendre ma tête, je reprends celle du lac, finalement c'est trop marrant de vivre avec elle et quand elle est bien fixée
Un vent m’entourbillonne m'ensoulève, m'emporte dans les airs et me dépose devant le puits des deux vieillards. Je ne peux pas me tromper car je reconnais la goutte d'eau et en me tournant je les aperçois dans leur cour : c’est bien eux, ils sont toujours en train de réchauffer leurs mains devant la cheminée qui n'existe pas. Et je suis sûr de de ce que le vieux va me demander. Vous aussi ? En effet, il me demande
"Avance Prénom !"
Il ne m'a pas oubliée. J'avance. Ils s'écartent. Je m'assieds entre eux. Entre nous ça air-silence.
Quand elle me dit "Alors peux-tu nous mener en bateau !" et j'éclate-air de rire et je dis « oui, écoutez ! »


Mais coua ki s’passe, ils ne sont plus là, je suis de nouveau dans mon petit appartement et je goûte ma tartine de beurre… au miel comme une gourmette à la Colette : gourmande.

samedi 11 avril 2009

Une randonnée contée : "Vive le bon beurre salé bre ton"

Vive le bon beurre salé breton
LANIA – 26/04/07


Il était une fois…

Deux petits parisiens se retrouvent en vacances de Pâques en Bretagne. Ils sont arrivés la veille et ne rêvent que d’aller se promener sur la plage. « Vite Paul, vite, réveille-toi, habillons-nous, déjeunons et allons nous rouler dans le goémon ! »
Ce joli projet va être quelque peu enrayé, lisez-la bien. (la = randonnée)


Les deux garçons veulent tout simplement déjeuner et filer sur la plage. Trois enjambées pour l’un, une glissade le long de la rampe de bois pour l’autre, deux pas plus loin, ils pénètrent dans la cuisine en se frottant les mains de plaisir
"A nous le petits déj’ breton ! »

A nous, à nous.... rien n’est moins sûr mais comment pourraient-ils s’en douter ? Lisez donc.

Lequel des deux veut prendre du lait ?
Quand il pose la main sur sa poignée, Frigo se bloque, crie-trépigne qu'il ne veut plus être tripoté, qu'il restera porte fermée !
Chacun échange avec l'autre un regard inquiet. Tous deux répondent.

"Tant pis pour toi Frig'O tu veux rester fermé, reste fermé.
Nous nous passerons de lait...."


Lequel dit « De lait peut-être, mais pas d' eau ! »
Chacun se tourne vers Rob'Inet qui se met à s’écrier-s’étouffer à la première main posée sur lui,
« Je ne tournerai pas sur moi, je ne tournerai pas »

Les deux garçons se regardent de nouveau, yeux tout grands ouverts et disent
"Tant pis pour toi Robinet tu veux rester fermé, reste fermé.
Nous nous passerons d'eau »

Lequel des deux dit « D’eau peut-être mais de tartines, que nenni. »
Lequel s’est tourné vers Boîtapain ?

Pourtant, à la première main posée sur elle, Boît'Happain saute-hurle
« Je ne m’ouvrirai pas ! »
Les deux garçons ahuris répondent

"Tant pis pour toi Boîtapain si tu veux rester fermée, reste fermée.
Nous nous passerons de tartines"


Lequel des deux dit : « De tartines d'accord, mais de miel, pas question ! »
Ensemble ils se tournent vers IPod'Miel.
Aussitôt celui-ci s’arc-boute-bloque et clame
« Je ne me dévisserai pas je ne me dévisserai pas na ! »
Les deux copains se regardent stupéfaits : ça commence à faire, le goémon les attend, la mer va le reprendre ; ils s'énervent :

"Sympa Podemiel ! C’est toi qui dis. Alors si tu veux rester fermé, reste fermé.
On se passera de miel »


Lequel des deux dit « De miel d'accord, mais pas de chocolat. »
Et Schok'Olatière voit leurs regards glisser vers elle.

Ronde et bien ventrue, Schok'Olatière fume déjà de plaisir. Tous les espoirs sont permis. Une main s'avança. Laquelle ? Qui veut décide. Mais ce qui est, c'est ce qui se passe. A son tour Schok'Olatière crie-arc-bouté-pimbêche-collée-guindée à la première main posée « Je ne me soulèverait pas, non plus jamais ! »
La moutarde monte aux narines des deux amis. Ils le font savoir :

"Tant pis pour toi Chokolatière. Si tu veux rester arc-boutée, reste arc-boutée. On se passera de chocolat »
Qui dit « De chocolat d'accord, mais de beurre salé rien n’est moins sûr ! »
C’est dit et sur ses mots ils se tournent vers Beurrier.
Beurrier scotche-crie, à la première main posée « Pas touche, d’ailleurs je ne décollerai pas ! »

Lequel des deux trouve que ça commence à faire. Malmenés tous deux répondent :
"Tant pis pour toi Beurrier. Tu veux rester fermé, reste fermé. On se passera de beurre salé ce matin....

Lequel a répété « Ok on se passera de beur !.... puis s’est arrêté de parler rien qu’à l’idée»
"Ho Martin, c’est toi kadi ?
"Ho Paul, c’est toi kadi ?
Chacun de dire : cénoukonadi ????? Incroyable ! Répétons pour voir


Et tous deux de dire en choeur, « Mais pas du tout, on ne peut pas se passer de beurre salé, c’est une idée saugrenue, qu’on n’a jamais vue. D’ailleurs qui pourrait se passer de bon beurre salé, breton qui plus est ! Surtout pas nous ! »
Et de stopper net tout discours pour ajouter horrifiés "Mais alors, comment va-t-on faire ?"


Inspirés peut-être par le Bon Saint Eloi ou par Saint Guénolé, pourquoi pas, les deux garçons se postent raides-droits à l'image de deux horses-guards anglais. Puis ils inspirent longuement, ouvrent la bouche, et les yeux dans les yeux, ils haranguent les six trouble-fête de cette seule interrogation :


« Mais qu'est-ce qui vous prend de vous bloquer tous ainsi ? »


Frig'O, Rob'Inet, Boît'Happain, IPod'miel, Schok'Olatière et Beur'Rié répondent en choeur, dans une parfaite évidence

Vous avez oublié de nous dire "bonjour-s'il vous plaît" bande de benêts !
Les deux garçons n’en reviennent pas. En effet, bien sûr, of course, ils ont oubliés, ils se sont montrés plus benêts que benêts. Et même terriblement benôits*. Alors ils changent de formule et disent :

Bonjour Beur'Rié, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
bonjour Schok'olatière, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
bonjour IPod'miel, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
Bonjour Boît'Happain, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
Bonjour Rob'Inet, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux
Bonjour Frig’O, s'il te plaît veux-tu bien, tout doux tout doux

A chaque fois Frig’o, Rob’Inet, Boît’Happen, Podemiel, Schock’olatière répondent et obéissent
"Bonjour les gars, vous vouliez,... Z’êtes servis !"
Et c’est vrai.


Les deux garçons rigolent. Ouf, ça va beaucoup mieux dans la cuisine.
Frig’o s’ouvre
Tout doux tout doux
Ils se servent du lait
tout doux tout doux
Le versent dans Schok’olatière
Tout doux tout doux
Ouvrent le robinet
tout doux tout doux
Remplissent Tyes’terday
tout doux tout doux
Plongent un sachet de thé
tout doux tout doux
Prennent un couteau
tout doux tout doux
Tranchent des tartines
tout doux tout doux
Etalent le bon beurre breton diamanté salé au bon goût guérandais
tout doux tout doux
et, Radio Bretagne branchée, tout doux tout doux
les gars, les filles merci pour tout,
ils déjeunent tranquilles.


Et vl'à l'bon bout (Lania et les enfants : Jeudi 26 avril 2007)

(ou Yeunn et Youenn
ou Loïc et Joël ou ….)

vendredi 10 avril 2009

Le nouveau sceau du sultan 1ère

C'était il y a longtemps, au pays des sultans.
Un matin le Sultan mande son vizir et lui demande de lui faire graver un nouveau sceau d'une nouvelle phrase. Le Vizir s'incline et se retire courbé et à reculons lorsque le Vizir lui précise "Trouve une phrase qui ne fera naître en moi ni joie, ni colère ! Tu as un mois pour trouver la phrase et fabriquer mon nouveau sceau !"


Une phrase qui ne fera naître ni joie ni colère !!!! Le Vizir est bien ennuyé. Il n'en voit pas. Dans sa tête c'est le branle bas de combat pour une chasse au souvenir de mots, de phrases, d'expressions. Mais rien ne vient.
Bientôt il frappe aux portes de certaines maisons.
"Une phrase qui ne fait naître ni joie, ni colère !" lui dit-on ? Il n'est plus seul à s'interroger, ils sont plusieurs à chercher. Mais rien ne vient.
Le Vizir quitte ville et palais. Il se rend en campagne. Les paysans ont du bon sens. Ils trouveront la phrase.
Dans un village. Il interroge.
"Une phrase qui ne fait naître ni joie ni colère ?" Lui dit-on ? Celui qui répète la phrase devant lui n'est autre que le personnage le plus important du village : le Cheik. Il a reçu le Vizir avec grand train, comme doit être reçu l'éminent personnage qu'est un Vizir, soit le plus important du royaume après le Sultan. Maintenant il cherche dans sa mémoire, le Cheik et il fait chercher dans certaines sourates et quelques parchemins. Mais il a beau faire, il ne trouve rien. Soudain son visage s'éclaire et il répond "C'est simple, il suffit de demander à la prunelle de mes yeux, ma fille Yasmina ! Elle sait déjà bien plus de choses que moi"
Il se tourne vers les serviteurs et lissant les manches de sa robe de soie il demande "Serviteurs faites venir Yasmina !"
Le Vizir est content : il souffle. Il imaginait déjà le mécontentement du sultan. Le mois avait bien avancé. L'ombre du bourreau planait dans son esprit. Elle s'évanouit quand les serviteurs apparaissent en compagnie de Yasmina et disparaît complètement devant la tranquille assurance de la jeune fille au demeurant fort jolie. "C'est très simple, dit-elle, je connais des énigmes bien plus difficiles à résoudre. Il faut écrire sur le sceau..... [Mais chut, histoire à suivre]

Le nouveau sceau du sultan 2ème

"Il faut faire écrire sur le sceau du sultan la phrase suivante
"La volonté d'Allah seule décide de nos joies et de nos peines !"
Et sur ces paroles elle propose un thé à la menthe. Le Vizir enthousiasmé par la réponse ne refuse pas. Quelques instants plus tard c'est avec précipitation qu'il se rend au palais.

Dans la grande salle du conseil le Sultan écoute les paroles du Vizir avec attention. "Redis-moi cette phrase" dit-il plusieurs fois Et le Vizir obéit Il la redit
"La volonté d'Allah seule décide de nos joies et de nos peines !"
Il la dit une fois, deux fois d'autres fois et le Sultan la répète à son tour : quelle belle phrase "la volonté d'Allah seule décide de nos joies et de nos peines !"
Et il ajoute "Décris-moi cette jeune personne, comment est-elle ?" Le Vizir fait une si belle description de la jeune fille, que le Sultan n'a plus qu'un seul désir : il veut devenir son époux. Et il ordonne au Vizir de l'emmener chez le Cheik, "Vizir, je veux que tu demandes sa main pour moi !"


Le lendemain la chose est faite. Contre son pesant d'or le Cheik donne sa fille au sultan. Les préparatifs du mariage se font sur place, la cérémonie dure plusieurs jours, les repas se déroulent dans l'opulence, l'ambiance est à la fête. Musiciens, danseuses, darboukas et autres insturments, musiciens, la fête est sublime. Mais tout à une fin, le sultan ramène sa belle épouse au palais et la vie s'écoule, comme le fleuve qui passe au pied du palais.

Le fleuve est très poissonneux, les pêcheurs y sont nombreux. Un matin la jeune sultane décide d'aller se promener sur ses berges.

vendredi 3 avril 2009

3 - 3 avril 2009 - Abounouba le farceur - 1

Il était une fois, ni deux ni trois, seulement une fois, celle-là
Dans une ville du Moyen-Orient, Abounouba. Ccelui que tout le monde appelle le farceur, l'p'tit rusé, le rigolo.
Abounouba pourtant est avant tout mari et papa. Alors avant de rire, Abounouba travaille. Il dessine des plans.

il construit et vend des maisons.

Un beau matin il se lève avec une idée neuve : dans sa ville orientale où toutes les maisons sont basses, il construira une maison à un étage. Il le pense, il le dit, il le fait. Bientôt la maison est sur pied. Abounouba est très fier : il ne reste plus qu'à la vendre.
Mais aucun acheteur ne se présente.
Abounouba est patient. Il attendra. Mais apparemment sa maison à étage n'intéresse personne.
Abounouba attend longtemps.
Heureusement un jour quelqu'un vient.
Abounouba se réjouit. Puis il ne se réjouit plus, car l'acheteur ne veut pas d'une maison à étage. Enfin si. Enfin non. L'acheteur veut seulement acheter l'étage de la maison. Il dit qu'être au-dessus de tous c'est une excellente idée. Il n'a pas besoin du rez-de-chaussée. Et il insiste
"non non, Abounouba, je te le dis, si j'achète, j'achète l'étage ou rien !"

"D'accord" dit Abounouba, "affaire faite !" Et il pense "Un jour je saurai te faire acheter mon rez de chaussée, je m'appelle Abounouba le p'tit rusé, le rigolo, le farceur !"


Pourtant, un mois deux mois, plusieurs mois plus tard l'acheteur, qui se plaît à son étage, ne parle toujours pas d'acheter le rez-de chaussée.

"Sacré nom d'une chicha" se dit Abounouba, "il va voir celui-là". Abounouba n'est pas à court d'idée.
Le lendemain, si le propriétaire de l'étage se réveille, c'est parce que ça cogne à tout va dans les murs. Et pour cause : Abounouba a ordonné aux ouvriers de détruire ceux du rez-de-chaussée. Ils poussent tous des cris très forts chaque fois qu'ils cognent, tapent, frappent qui avec son marteau, qui avec sa masse. Le propriétaire du premier étage se met à la fenêtre et se penche. Il découvre le désastre. Il hurle,
"olà Abounouba qu'est-ce que tu fais, tu fais n'importe quoi, je ne t'ai pas demandé de casser les murs ! "

Abounouba répond que justement, c'est parce qu'il ne lui a rien demandé qu'il démolit le rez de chaussée. "Tu ne veux pas acheter mon rez de chaussée vide. Il ne me rapporte rien, donc je le démolis !" Abounouba n'en montre rien, mais il se tord de rire et il ajoute "d'ailleurs surveille bien ton étage. Je ne veux pas qu'il s'écrase au sol : il pourrait blesser mes ouvriers !"

Le propriétaire de l'étage apprécie-t-il les ouvriers ? Il disparaît et réapparaît avec une bourse pleine de dinars. "Attrape Abounouba, tu as gagné, tu veux que je t'achète ton rez-de-chaussée et bien c'est fait. Et maintenant ne viens plus m'importuner !"

Les ouvriers quittent le chantier. Abounouba retourne dans sa maison. Il a le pied léger, la bourse pleine. C'est un homme heureux. Il chante :
"Ma ruse a bien fonctionné, ma ruse a bien marché, c'était pas difficile, fallait juste y penser
Ma ruse a bien marché, ma ruse a bien fonctionné, c'était très facile, bravo Abounouba !"...
Il ne termine pas sa nouvelle chanson. Le voilà bouche bée devant sa maison. Que lui est-il arrivée ? Que s'est-il passé en son absence ?

Sa femme se tient sur le seuil et elle pleure en lui montrant du doigt les ouvriers qui s'en vont après avoir creusé sa maison pour la transformer en panier percé. "Le sultan a rêvé qu'il y avait un trésor chez toi Abounouba dit-elle Il a envoyé ses ouvriers pour qu'ils creusent jusqu'à ce qu'ils trouvent le trésor et le lui ramènent"
"L'ont-ils trouvé ?" demande Abounouba
Sa femme répond en pleurant
"Pas du tout, ils n'ont trouvé aucun trésor et maintenant notre maison est ouverte à tous les vents !" et elle pleure de plus belle quand Abounouba s'étrangle de rire.
"Pourquoi ries-tu Abounouba, il n'y a rien de drôle !" dit sa femme.
"C'est vrai ma femme, il n'y a rien de drôle à avoir une maison pleine de trous, mais je vais arranger ça, et ça, se sera très drôle, compte sur moi". La femme d'Abounouba connaît son mari. Elle sait qu'il est rusé, rapide et farceur, elle l'accompagne dans la cuisine. Une solution s'impose immédiatement à lui. Il ouvre le garde manger.

3 - 3 avril 2009 Abounouba le farceur (suite 2)

Abounouba ouvre le garde-manger.
Il sort le plus vieux des fromages et le pose dans une écuelle. Une odeur infecte se répand dans l'atmosphère. Abounouba recouvre vivement le fromage d'un torchon et pose l'écuelle sur le rebord de la fenêtre. L'odeur nauséabonde se répant à la ronde. Les habitants sont nombreux à se pincer le nez. D'autres ravis arrivent à toute allure. Ce sont les demoiselles mouches. Faut les entendre Bzz bzzzzz bzzzetter et bzi bzi bziiiiiter. Abounouba n'en veut que deux ou trois. Quand trois malignes se glissent sous le torchon qui entoure l'écuelle dans laquelle est posé le fromage, d'un mouvement rapide Abounouba noue le noeud. Puis il sourit en pensant au lendemain.

Le lendemain c'est un homme heureux qui se réveille. Il s'habille en deux temps trois mouvements puis quitte sa demeure fromage sous torchon sur écuelle avec mouches sur fromage, le tout en mains et le pas léger il arrive au palais du sultan. "Menez-moi auprès du Sultan" demande-t-il aux gardes "Je dois lui montrer quelque chose !"

Quelques secondes plus tard il fait une profonde révérence et dit au Sultan en se relevant
"O Très Bon très Grand, très Haut, prête-moi une oreille attentive. Ecoute mes doléances. Quelques personnages se sont introduits dans ma demeure sans mon autorisation ! Je dois porter plainte contre eux ! "

A cet instant il remarque le léger mouvement du Sultan. Il pense aussitôt qu'il se souvient des ouvriers qu'il lui a envouyé.

Le Sultan quant à lui ne peut s'empêcher de se pincer le nez à cause de l'odeur infecte du fromage. Elle se répand par toute la salle du Conseil. Il demande à Abounouba s'il est bien certain de ce qu'il va avancer, car tout de même il ne doit faire aucune erreur en formulant son accusation. Elle pourrait se retrouner contre lui.

Abounouba assure au Sultant en se courbant de nouveau qu'il ne peut se tromper "Je les ai prises sur le fait, ô Très Bon ô très Grand, ô très Haut et je te les aies apportées ! Ce sont des mouches !" et d'un geste vif, il soulève le torchon. Les mouches s'échappent en se précipitant autour de la tête du Sultan.

Le Sultan est ahuri, il répète, "Tu veux porter plainte contre des mouches Abounouba, c'est impossible, ma Justice ne peux rien contre elles !"

Abounouba insiste. Il demande à recevoir ni plus ni moins l'autorisation de punir les mouches ; il répète "Je veux que tu me la donnes ô Très Bon ô très Grand, ô très Haut ; c'est tout de même bien Toi Seul, qui peut faire régner la justice !"
Le Sultan regarde ce petit homme rond qui l'interpelle. Il comprend qu'il ne changera pas d'avis. En même temps il ressent un peu de peine à l'imaginer dans sa maison toute trouée par ses soins. Il accepte en riant "J'accepte tes doléances Abounouba, tu as mon autorisation. Tu peux battre les mouches !"

Mais on n'en reste pas à une décision orale. Pas du tout. On rédige un texte.

On le signe et contre signe. Abounouba d'un côté, le Sultan lui-même de l'autre. Rassuré Abounouba retourne chez lui le pas léger. En passant devant l'atelier du charpentier il passe commande d'un petit maillet en bois de chêne : on n'a jamais vu maillet si petit et ça fait rire le charpentier "Crois-tu ouvoir tuer le renard qui dérobe les oeufs de ton poulailler Abounouba.. , " "Pas du tout, lui répond Abounouba, "je veux juste abattre les mouches : c'est une tapette, c'est tout !" !"
Et en chemin Abounouba peaufine son geste. [à suivre]
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PS pour grands lecteurs : à propos du maillet : signification symboliqueSymbolisme [modifier]
Le maillet et le marteau peuvent symbolisent le mal ou la force brutale.

Le maillet est l'arme de Thor, dieu nordique de l'orage, forgé par le nain Sindri. Il est aussi l'outil de Héphaïstos (ou son équivalent latin Vulcain), dieu boiteux de la forge.

Il représente l'activité formatrice ou démiurgique.

Dans la mythologie japonaise, le maillet est l'instrument magique, avec lequel le dieu du bonheur et de la richesse, Daikoku, fait surgir l'or.

Au XIXe siècle encore, on posait un maillet sur le front des agonisants afin de faciliter le passage, l'envol de l'âme. C'est une tradition romaine que le Doyen du Sacré Collège, d'un coup de marteau en métal précieux ou encore en ivoire, frappe le front du Pape qui vient d'expirer, avant de proclamer sa mort.

D'après certaines légendes lituanienne, les marteaux de fer sont les instruments avec lesquels les dieux brisent au printemps la glace et la neige.

Selon la symbolique maçonnique ; le maillet est le symbole de l'intelligence qui agit et persévère ; elle dirige la pensée et anime la méditation de celui qui, dans le silence de sa conscience, cherche la vérité. Au cours des tenues maçonniques trois maitres possèdent et utilisent un maillet : Le vénérable Maitre qui préside les travaux le premier et le second surveillant qui l'assistent.


PS : à propos de l'illustration : c'est une page de l'album Edi'yye-i Mesure Risalesi, calligraphiée par Ismail Bagdadi EN 176561766. Cat 138. Détail in "La bibliothèque du sérail, Filiz Cagman (Topkapi à Versailles)

3 - 3 avril 2009 - Introduction du répertoire turc : Peu et bien

Dans les temps anciens
quand le crible était dans la paille
C'était peu c'était bien.
Ma mère était encore jeune fille

La crotte de chameau était noix
le merle était charbonnier
la pie était barbier
le cheval était boulanger
le chameau était tisserand
le coq était crieur public
la poule était horloger
l'âne était marchand de sel
le mouton était gardien de mosquée
la chèvre était muezzin
le renard était courtier
le chat était drapier
Dans les temps anciens
c'était peu c'était bien
Ma mère était sur le seuil

Ma mère pleurait, je la berçais
Mon père pleurait, je le berçais

Quand mon père est tombé du berceau
j'ai sauté le seuil
ma mère a saisi les pincettes
mon père a attrapé un rondin de chêne
ils m'ont fait tour tour tourner
dans les quatre directions :
Ma mère a saisi une grosse bûche.

Dans l'armoire a éclaté un grand bruitle yaourt s'est jeté sur moi
ma raison s'est enfuie saine et sauve

2 - vendredi 3 avril - Ce blog est pour vous les enfants

J'y mettrai
mes lettres mes mots mes phrases
pour vous
ma respiration
virgules, points virgules, points d'exclamations, d'interrogations
mon souffle
points de suspensions
et mes respirations
entre parenthèses

J'y mettrai
mes mots
des temps anciens ou d'aujourd'hui
vos mots aussi
si vous me les confiez
mes idées
mes images, mes couleurs, mes douceurs
vos mots images, couleurs, douceurs
si vous me les confiez
mes arbres, ma nature, mes fleurs, mon balconnier
vos jardins, jardinières
mes sourires, les vôtres
si vous me les confiez


J'y mettrai mes rires,
pour vous
mes yeux bleus, ou noirs, verts ou de jais
comme vous
ma petitesse
mes espoirs
mes pleurs
mes bonheurs
pour vous
et surtout
du soleil
Afin qu'il éclaire
pour tous et chacun chacune
nos désirs
notre goût pour la Vie

1 - Bonjour les enfants, Quand j'y pense, ce blog est pour vous

Ici une guerre, là un accident, ici une bagarre, là une manifestation, ici des poissons morts, là des fruits à jeter, ici une rivière qui s'étouffe, là des oiseaux mazoutés... ici une maman gifflée, là un papa sans emploi, ici un enfant maltraité oh la la trop c'est trop,
Quand j'y songe
mon coeur s'allonge
comme une éponge
que l'on plonge
dans un gouffre
où l'on souffre
des tourments
tellement grands
que quand j'y songe


(on peut le dire plusieurs fois de suite, varier le ton, le hurler, le dire tout doux tout doux, puis ne plus le dire du tout et conclure... en entrant dans une histoire ou comme moi en terminant ce billet ainsi :

Quand j'y pense
ce blog est à vous chers enfants, pour que vos coeurs ne s'allongent plus comme des éponges
et que "touzieux" grands ouverts vous puissiez inventer ou lire des "zistoires" ou faire des fautes exprès pour vous amuser avec les mots et offrir votre poésie... Poète, vous l'êtes. Evadez-vous, ouvrez les fenêtres de votre tête et de votre coeur et courez à toute allure sur les chemins de mots, en paragraphes phrasés et ponctués. Rythmez, un, deux, trois, un deux, trois, un deux, un deux, un deux.... site à vous, site pour vous. Un point c'est tout.