jeudi 14 octobre 2010

Parapluie étui, étui, parapluie, pluie

La pluie tombait à verse. Sans prévenir. Il faut dire qu'elle avait du retard. La terre s'imbibait avec plaisir. Les caniveaux montaient, l'eau montait, la mer montait, l'Océan montait, dans les Pôles la glace fondait....

J'arrête ici c'est encore trop teau, pardon trop tôt.

Bref il pleuvait et son ensemble était neuf. Impossible de tergiverser. Fallait le protéger. Il n'y eut que l'embarras du choix. Pas côté prix. Le sujet était réglé, elle les perdait toujours, ce serait un petit prix. Un petit prix mais un joli dessin. Un tachetis, un mouchetis bref quelque chose qui passait inaperçi, pardon inaperçu.

Clic superbe il s'ouvre d'un doigt. Et il est beau. Ce premier jour l'a pas chômé le parapluie : elle a couru partout et même suivi la manifestation.
Le lendemain il pleut. Clic clic, toujours d'un doigt. Joli mouvement. Joli parapluie. Belle obligation. Il pleut à verse.
Le surlendemain  il pleut encore et toujours. Mais pour ouvrir le parapluie, ça coince. Elle pousse, elle appuie, elle dérape. D'un côté elle tient le manche ! De l'autre le parapluie. Structuré, mais encombrant. Heureusement le vent ne s'y est pas mis. Heureusement. Essayez de retenir un umbrella sans manche dans le vent vous ! Sportif mais surtout inefficace.

La journée a passé. A chaque entretien, parapluie plié dans étui. Pour ne pas inonder. Pratique l'étui.
Mais le soir chez elle dès l'entrée, l'étui, impossible de le trouver. Horreur elle déteste mouiller son plancher. Ahhhhhhhh Heureusement il y avait le minuscule bac à douche, [à moins que ce ne fut tout simplement le lavabo ?]

Bon, repas, télé, non j'ai pas écrit plateau-repas, elle a horreur de manger sur ses genoux.
Bon bref, repas, télé, dodo, rêve : influence du jour, Niagara falls. Quand elle se réveille il lui semble qu'elle n'a pas cessé de nager la nuit entière. Bain, déjeuner, vêtements, escarpins et... ? Parapluie. C'est la porte entrouverte qui l'affirme. Et toute la journée, elle court, elle court, parapluie plié, l'étui, parapluie ouvert, parapluie plié, ouvert... plus d'étui ? Où est-il tombé, elle l'a perdu. Marche arrière, regard jeté, pas d'étui   misère tant pis. Mais quel dommage qu'il n'y ait plus l'étui. Elle ne se laisse pas abattre. La pochette plastique du magasin qui lui vend ses pinceaux -elle n'a jamais oublié la peinture à l'eau- fera l'affaire. Faut dire.... qu'elle est belle, l'illustration est une aquarelle. Ce n'est pas pour déplaire au parapluie.....  C'est le dernier rendez-vous. Il pleut. Mais pas sur les jardins alanguis, ni sur les roses de la nuit, et puis il ne pleut que des larmes de pluie, il pleut, c'est à pleurer parce qu'elle n'entend pas le clapotis, elle, le clapotis du bassin qui se remplit, elle ne peut pas dire Oh mon Dieu, que c'est joli, non non non la pluie, elle voudrait que ce soit fini. Si encore elle avait l'étui. Où est-il celui-ci ?


Elle remonte l'artère principale, tête baissée, car le vent se lève Non pas réveille-toi, ou enfin si, réveille-toi il faut que tu t'accroches le vent est si fort ! Et c'est à ce moment-là que les mains accrochés aux manches et les yeux collés dans le miroir de l'asphalte elle l'aperçoit.  Qui ? Son étui. Oui, c'est bien lui, même dans l'obscurité elle reconnaîtrait son parapluie, son motif, son mouchetis, son tachetis. Quel hasard tout de même. Parce qu'en plus, l'étui se repose devant l'entrée du magasin où elle l'a acheté. Trois jours déjà, pas banal. Quel hasard. Et si ce n'était pas le sien ? Quelle question, c'est le sien, cela fait trois jours qu'elle ne le trouve plus. En pensée elle remercie tous ceux qui voulaient s'arrêter pour le ramasser et qui ne l'ont pas fait. Un bonheur, c'est un bonheur. Elle a retrouvé son étui. La pluie fait des claquettes, non, faux, à vrai dire, c'est elle qui danse, de joie ! Mais en y regardant bien, il y a quelque chose de Nougaro dans ses pas. Pas de l'oie, oie du capitole ! L'étui est imperméable, comme son parapluie. L'étui brille. Elle n'en croit pas ses yeux et pourtant si, c'est bien le même et le plus drôle -non c'est pas drôle- pendant qu'elle se penche sur l'étui pour le ramasser, l'eau des baleines -elles devraient arrêter de s'ébrouer celles-là-. lui coule dans le dos. Entre sa peau et le chemisier de soie bleue. Heureusement que c'est de la soie. C'est mieux. Elle ne craint pas la pluie la soie. Trève de tergiversation, elle plonge et attrape l'étui. Non, elle ne le range pas dans son sac. Vous vous rendez compte des dégâts que peut faire un parapluie... mouillé dans un sac de femme. Je préfère ne pas vous dire. Elle tient le parapluie dans la main. Elle en profite pour prendre l'autobus. Le bus c'est trop vulgaire. Comment ça la pluie de mon parapluie dans vos chaussures ? Mince les baleines remettent ça. Un deux trois, enfilé l'étui. Quel doigté. Elle peut s'asseoir et reprendre le roman qu'elle a commencé il y a quatre jours seulement : "La Mousson" Qu'est-ce qu'il pleut dans ce livre, d'ailleurs c'est à chaque fois pareil. Quand elle le ferme elle est obligée de l'essorer. Sinon l'eau monte où qu'elle soit.  Ouf, la voilà chez elle. Parapluie et étui dans lavabeau. Vêtement eaûté. Fini la pluie.

Repas, télé, non pas plateau TV, ni plateau-repas, elle a horreur de manger sur ses genoux.


Bon bref, repas, télé, dodo, rêve. Sous influence du jour, mais cette fois Salto Angel vénézuélien. Moins large mais plus haut le saut, à n'en pas finir.  Après le rêve, le réveil. A-t-elle vraiment nagé toute la nuit, la voilà en maillot de bain ? Elle ne se souvient de rien. Sauf que que qu'elle à cinq entretiens. Une vraie fusée entre dans la salle de bain, déjeune, s'habille se chausse, ah les escarpins, coup d'oeil furibard, elle aimerait un peu plus de quotidien. Après tout serait-elle vraiment différente si elle portait ses Kine ?  Oups, il pleut. Elle re-rentre -souvent les gensses y disent ça, tu re-rentres ?- Parapluie. Et toute la journée, elle court, elle court, parapluie plié, parapluie ouvert, plié, ouvert... Mais au soir la pluie se calme; C'est mieux, c'est beaucoup mieux. Les baleines ne se mettent pas en eau inutilement. Personne ne la fusillera du regard dans l'autobus. Hummmmmmm C'est bon de retrouver son p'tit appart, sa douche, son Coyro, sa TV, son traversin, son oreiller, sa nuisette soyeuse, oui oui, toute de soie sinon ça l'fait pas. Son rêve. Tout mouillé. Elle ne nage pas, elle cabriole, elle dauphine, elle glisse la cascade Biberon, s'échappe par la Ravine et plonge dans l'Océan Indien. Plage de sable fin, soleil paradisiaque....
Par la porte entre le soleil. Pas du tout, il pleut toujours et plus qu'à verse. Vite le parapluie. Plus de parapluie. Mais deux étuis. Zut flûte. Faut y aller tout de même. Autobus à l'arrache. Cling billet passé. Chute libre dans fauteuil. Plus que ses yeux pour pleurer. Quand soudain devant elle une voix s'exprime. Elle dit qu'elle a trouvé un parapluie identique au sien, la veille au soir en descendant du bus !!!! "Voyez-vous, avec le même tachetis, le même mouchetis" Et dire que j'ai perdu mon étui de parapluie. Cela me fait deux parapluies sans étui. Derrière la femme qui parle, une tête tente une approche. Et deux mains fouillent dans un sac. Je vais le trouver, pourvu qu'elle ne descende pas au prochain arrêt, je vais le trouver, je vais le trouver ! Tout à son jeu, elle hurle, "gagné, j'ai retrouvé votre étui Madame" dit-elle bruiyamment. Ce faisant la voilà nez à nez avec la dame qui parlait. "Ce n'est pas bien dit-elle de regarder par-dessus l'épaule d'autrui, je sais je sais mais n'est-ce pas l'étui de votre parapluie ? Un étui contre mon parapluie ? " Elle rit, la dame rit, celle qui écoutait la dame rit, ceux qui n'écoutaient rien mais ont tout entendu rient. C'est beau la pluie. Eclat de rire. De bus en autobus, ces deux-là  sont devenues amies.

lundi 26 avril 2010

La guerre des poissons (extrait du spectacle : "De guerre à Paix, contes des mille et un océans")


Il était une fois.... Grande Mer est la Maman des Poissons. Tous les poissons.   Tous les mardi, Grande Mer part au marché.  Acheter des coquillages. Grande Mer n'a pas besoin d'argent.  Elle échange des vagues contre des coquillages.

D'ordinaire, Grande Mer, emmène avec elle tous les petits poissons. 
Un jour, oh l'étourdie, c'était un mardi, Grande Mer oublie. Pauvres petits poissons. 

Chez les grands poissons c'est la fête. Ils se frottent les nageoires de plaisir. Ils vont en profiter. Ils vont se venger. Et il y a de quoi. Les petits poissons font que d'les embêter. 
Ils ne cessent de leur poser des questions. 
Par exemple 
"Et qu'est-ce que c'est que ça ? 
Et comment ça marche ? 
Et pourquoi ci et pourquoi ça ? 
Et dites-moi, et dites-nous, et le dernier, le pompon qui leur a demandé "et qui c'est mon Papa ?" Et aussi "C'est quoi l'Amour ?" Et tous d'ajouter "Répondez, sinon...." 
Mais sinon quoi ! C'est agaçant à la fin "  
A chaque fois les grands poissons se fâchent et répondent en hurlant de rires Ah ah ah hi hi hi  "Hé bien vous le lui direz, mais avant nous allons vous faire la peau !"

Mais puisque la Grande Mer a oublié de les prendre c'est décidé, ils vont en profiter. Les grands poissons vont faire la peau aux petits poissons. Enfin, disons qu'ils vont leur faire les écailles !  
Même le plus vieux des poissons, ordinairement sage et modéré, est d'accord. Comme un capitaine ou un commandant, comme un chef des armées FossileVivant LeCé Loecanthe distribue les rôles. Il y a là devant lui 
Hélène LaBaLeine, 
Romain LeReQuin, 
Hannibal LeNarVal, 
Denis LePoissonCy et 
Théo LeReQuin MaRtO.

"Toi Hélène LaBaleine, tu avaleras Harry BrianLePetiHareng
Hélène Labaleine, à cet ordre, pouffe de rire. On ne lui a jamais donné un ordre aussi facile ! Elle est grosse, elle est forte et elle a une grande gueule. Elle l'ouvre et hop là, dans un grand courant d’eau, le petit poisson viendra à elle sans pouvoir s'échapper. Il aura la peur de sa vie. A cette idée, Hélène se tord de rire.

"Toi Romain LeRequin, tu déchiquetteras Juliette Lassardinette" 
Romain Lerequin se tord de rire à son tour. Lui si gros. Elle si petite, ouaf ouaf ouaf, facile !

FossileVivant LeCé Loecanthe poursuit la distribution des rôles. 
Il se tourne vers un poisson qui a au-dessus de son nez une sorte de longue dent qui se prend pour une épée. "Toi Hannibal LeNarval tu transperceras Tupik Lourssin". 
Hannibal LeNarval pouffe de rire à son tour. Ce ne sera pas difficile, avec cette corne qui le fait ressembler à la merveilleuse licorne il embrochera le petit poisson rond sans difficulté même avec ses épines ! Du coup il pouffe encore.

"Toi Denis LePoissonSScie, tu trancheras LiMande LaPlate en autant de filets que tu pourras !" Denis LePoissonSScie hurle de rire. Il dit "Facile, facile, trop facile ! »

Pour finir FossileVivant LeCé Loecanthe se tourne vers le requin marteau "Toi Théo LeRequinMarto", tu pilonneras Traverss Lecrabe" Théo LeRequinMartO éclate de rire, » Enfantin, FossileVivant enfantin !" Dans le regard de chacun des grands poissons on lit la détermination. Soudain ils s’éparpillent tous.  

LePluVieudéPoissons les rappelle. 
« Revenez par ici, où partiez-vous ? »
Les grands poissons un peu penauds répondent 
« à leur recherche ? »
« A leur recherche ? Et sans tactique. Et sans méthode teu tue teu, vous n’y pensez pas, dans l’armée on n’improvise pas. Dans l’armée on a de l’organisation, de la méthode….. de l’énergie et de la concentration : on ne s’éparpille pas, 
et il ordonne « Ran an an an …. gez-vous ! »

deux devant trois derrière
et répétez après moi


RINGA PAKIA
Tous les Grands Poissons obéissent à FossileVivant LeCéLoecanthe. Ils se tiennent nageoires contre nageoires et ils répètent

RINGA PAKIA

Tous les Grands Poissons obéissent à FossileVivant LeCéLoecanthe  
Ils se tiennent nageoires contre nageoires et ils répètent 
Ringa Pakia (et ils se frappent la poitrine avec leurs nageoires)
Whaewhae kia tia kino (et ils tapent du pied)
Ka Mate Ka Mate (c'est la mort c'est la mort)
Ka Hora Ka Hora (c'est la vie, c'est la vie)
Tenei teta n'gata Puhuru puhuru (il faut chercher le poisson écaillu écaillu)
Nana nei i tiki maï
A Upane Ka Upane
A Upane Ka Upane
Whiki whiti tera hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii


L'instant suivant c'est la ruée.

Hélène la Baleine aperçoit un éclair argenté. C’est Harry BrianlePetiHareng. Il ne se doute de rien. Hélène LaBaleine se précipite, tous ses fanons fanonvrillent. Dans le mouvement qu’ils font l’eau s’agite en tourbillons puissants. Harry BrianLePetiHareng comprend que les tourbillons l’entraînent vers Hélène. Il se retourne pour fuir puis il change d’avis : ce n’est pas parce qu’il est petit qu’il n’affrontera pas. Il fait volte face. Le mastodonte lui fait face. Courageusement, Harry pénètre droit direct dans une des narines de la fabuleuse Hélène et là, il s'en donne à coeur joie. Il flotte, frotte, gratte, toboganne et si bien qu'elle se met à rigoler; Et cette fois c’est elle qui sent le danger. Elle va se noyer. Une baleine qui va se noyer, la situation est ridicule. Hélène donne un formidable coup de queue. La voilà au-dessus des eaux et dans l’élan elle échoue sur le sable chaud brûlant. Sous la brûlure elle éternue. Harry BrianLePetiHareng est expulsé manu militari. Sain et sauf et ravi. Il a gagné le combat !


Romain LeRequin sous ses petits yeux ronds aperçoit Juliette LasSardinette. Il se précipite sur elle. Il n’en fera qu’une bouchée.  C'est mal connaître la fillette. L’ombre de l’animal l’a mise en alerte. Dans son banc familial, Juliette Lassardinette manquait d’espace, elle était un peu serrée aux entournures. Elle était dans l’incapacité de montrer ce qu’elle savait faire. 
Hors du banc familial, elle vient de le quitter, elle va montrer à Romain LeRequin ce dont elle est capable. 
Légère, Juliette Lassardinette vire-volte, danse, saute, file par-ci, file par-là. Elle tourne-tourbillonne autant qu'elle peut. Elle fait si bien que droite gauche, gauche droite, Romain LeRequin ne sait plus où donner de la tête. Il a le tournis. Juliette tourne tant qu'elle envoit Romain LeRequin dans le récif de corail. De mémoire de Lagon on n'a jamais vu requin aussi bien emberlificoté dans récif de corail. Juliette est contente. 
Elle court rejoindre son banc familial pour raconter son exploit. Tout le monde la félicite. « Comme tu parles bien Juliette ! » Juliette décide qu’un jour elle sera conteuse !

C’est au tour de Hannibal LeNarval de découvrir sa petite  victime ronde et rouge-brun. Elle flotte sans se douter de rien. Elle s’appelle Tupik Loursin. 
Hannibal aux faux-airs de samouraï se précipite : il n’a qu’un seul désir : embrocher Tupik Loursin de sa longue dent qui fait penser à la jolie licorne. Mais Tupik a  l’oeil. Il remarque l'ombre de Hannibal LeNarVal et il esquive la longue corne d’un roulé boulé. Hannibal est surpris mais il fait aussitôt demi-tour en tenant la gueule grande ouverte. C’en est fait de Tupik Loursin : le voilà avalé. Pauvre Tupik. Il n’a pas réussi à échapper au grand poisson. De son côté Hannibal LeNarVal ne cache pas sa joie. Il se régale « heu j’ai gagné oui j’ai gagné ! »
A-t-il vraiment gagné, pas si sûr. 
Comme disait ma Mère Russe
"Faut pas vendre peau ours avant d’avoir ours tué
C’était sans compter avec Tupik. Tupik Loursin ne veut pas se laisser avaler. Tupik Loursin veut se défendre. Il gonfle son ventre et ses pectoraux. Ses épines se dressent et pointent comme des aiguilles de couturière. Elles percent la peau de Hannibal LeNarVal comme elles percéeraient n’importe quel cyprès femelle de Montpellier. Hannibal s’aplatit sur lui-même. Le pauvre Tupik va mourir étouffé. Il réagit et se dégonfle courageusement. Hannibal LeNarval tient la bouche encore ouverte. Il réapparaît au milieu des eaux et se dépêche de se réfugier sur un rocher. Bravo Petit Tupik.

Pendant ce temps Denis LePoissonSSy ne rêve que de trancher Limande LaPlate en filets. Il adore ça. Où est-elle ? L’inconsciente Limande apparaît. Denis LePoissonSSy la prend en chasse. Il la poursuit. Mais que fait-elle ? Elle disparaît dans le sable sous-marin, Denis LePoissonSSy plante le bout de sa scie dans ce qu’il pense être Limande. Il croit qu'il a gagné. Il se félicite. Mais rien n’est moins sûr. Comme disait ma mère russe, 
"Faut pas vendre peau ours avant d’avoir ours tué" 
Et en effet, Limande Laplate réapparaît. La rusée nargue Denis LePoissonSSy.  Quand il la repère, il tente de retirer du sable la pointe de sa scie, il se démène dans tous les sens mais la voilà bel et bien ensablée. Laissons là Denis LePoissonSSy. Il est trop bien ancré pour se retirer de là.  Ouf, voilà  Limande LaPlate hors de danger.

C'est l'instant que Théo LeRequinMarto choisit pour chercher Traverss LeCrabe.  Théo est très gros. Il rôde lentement. Il se déplace à l'affût. Il cherche de ses petits yeux où pourrait bien se trouver Traverss. Soudain il remarque un petit point rouge sur les bas fonds sous-marins. Il semble être occupé. On le croirait en train de tricoter un pull pour l'hiver ou bien entrain de lisser ses moustaches. Théo LeRequinMartO fonce sur le petit point rouge. Traverss aperçoit sa grande ombre mouvante. Il décide de fuir sur le sable de la plage. Il y sera à l'abri. Traverss LeCrabe est le roi de la randonnée sur le sable. Il n'y a pas meilleur randonneur. Une vague, qui n'a pas suivi la Grande Mer au marché, le dépose sur le sable. Il disparaît sous le nez de Théo LeRequinMartO qui s'écroule sur le sable chaud. Le voilà bel et bien asphyxié.

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"Bravooooooooooo les petits poissons, vous vous êtes montrés très courageux. Vous êtes grands maintenant » Ils sont tous très contents. Ils savent comment se défendre à l’avenir. Avec leurs propres armes. Et avant tout l’humour et la ruse.

Kissécéki qui leur parle ? C'est la Grande Mer. "Alors mes petits chéris, excusez-moi, je vous ai oubliés ! Que vous est-il arrivé ? Ils se précipitent tous auprès de la Grande Mer et ils lui racontent tout. La Grande Mer les félicite et leur dit : 

"Bravo mes grands. Désormais, c'est à vous de montrer l’exemple et d'écouter mon conseil : "ne maltraitez pas vos plus-petits, ni même vos plus vieux : ils sont fragiles»

 Lania, le lundi 3 août 2015 - tous droits réservés.


mardi 23 mars 2010

Petite-Graine-qui-pleure (signé Lania)

Il était une fois sur mon balconnier

Dans une nuit noire.... tout les locataires dormaient.

Larro Zouar, les jolies Capucines, Jojo LeVentilo, Carillon Japonais et Lanterne Chinoise,tous dormaient. Alors qui était celui ou celle qui pleurait ? La dernière venue, une petite graine plantée le jour même. Elle pleurait et s'agitait sous son édredon de terre.
"Pourquoi tu pleures ?" Demande Lanterne Chinoise

"J’ai peur du noir" répond Petite-Graine-qui-Pleure

"Demande à Carillon japonais de faire de la musique pour moi et je te ferai de la lumière"

"ah bon, tu crois qu'il fera ?" "bien sûr que je le crois"
Petite-graine-qui-pleure demande
"Carillon Japonais joue de la musique pour Lanterne Chinoise, elle donnera sa lumière, j’arrêterai de pleurer et je m’endormirai heureuse et rassurée."

Carillon Japonais est un petit fainéant : il répond

« demande à Jojo le Ventilo qu’il fasse du vent pour moi et elle aura sa musique ! »

Petite-graine-qui-pleure demande
"Jojo LeVentilo, donne de l'air à Carillon Japonais, il jouera de la Musique à Lanterne Chinoise, elle donnera sa lumière, j’arrêterai de pleurer et je m’endormirai heureuse et rassurée !"

Jojo Leventilo est un petit rigolo, il répond

« demande aux Jolies Capucines de danser pour moi  et il aura son vent ! »

Petite-Graine-qui-Pleure demande

"Jolies Capucines dansez pour Jojo Leventilo, il offrira de l'air à Carillon Japonais ; qui jouera de la musique pour Lanterne Chinoise, elle me donnera de la lumière et moi qui pleure parce que j’ai peur du noir, je m’endormirai heureuse et rassurée"

Les Jolies Capucines sont des coquines. Elles répondent

« Demande à Laro Zouar qu’il nous douche, car nous sommes toutes froissées !"
Petite-Graine-qui-pleure demande

"Lar Ozouar, douche les jolies Capucines, elles danseront pour Jojo le Ventilo, celui-ci soufflera le vent à Carillon Japonais, celui-là jouera de la musique à Lanterne Chinoise, celle-ci donnera sa lumière et moi qui pleure, parce que j’ai peur du noir, je m’endormirai heureuse et rassurée

Lar Ozouar est un bavard, il répond : « Quoi quoi quoi quoi quoi demande à Miss Pluie qu’elle me verse à boire alors, elles pourront se doucher ! »

Petite-Graine-qui-Pleure demande

"Miss pluie verse à boire à Larro Zouar, il douchera les Jolies Capucines, elles donneront un spectacle à Jojo LeVentilo, il donnera du vent à Carillon Japonais, qui jouera de la musique à Lanterne Chinoise qui me donnera de la lumière et moi qui pleure parce que j’ai peur du noir, je m’endormirai heureuse et rassurée !"

Psitt psitt psitt approchez les petits qui lisez  je vais vous confier un secret : Miss Pluie est amoureuse. Elle répond :
« Invite Lô Rage à me demander en mariage et je t'offrirai un pot ! »

Petite-Graine-qui-Pleure demande

"Lô Rage .... demande Miss Pluie en mariage, elle versera à boire à Larro Zouar, il douchera les Jolies Capucines, elles danseront pour Jojo LeVentilo, il soufflera l'air sur Carillon Japonais, qui jouera de la musique pour Lanterne Chinoise, qui me donnera de la lumière, et moi qui pleure parce que j’ai peur du noir, je m’endormirai heureuse et rassurée !"

Lô Rage est inquiet. Il répond

« Invite Arkenssiel à être mon témoin et je la demanderai en mariage ! »

Arkenssiel !
En entendant ce nom, Petite-Graine-Qui-Pleure se désespère. De mémoire d’homme on n’a jamais vu Arkenssiel sortir de nuit. C'est fini, il n'aura pas de lumière. Petite-Graine-Qui-Pleure se remet à pleurer.

Au même moment, qui savait, qui aurait pu savoir, Arkenssiel se promène. Une idée dans la tête, une lubie dans le coeur. Il veut rencontrer la Lune. Et il a bien de la chance car la Lune se promène. Ils se rencontrent. Et bla bla bla et bla bla bla et ta ta ta ta et ta ta ta ta ils parlent. Et bientôt Lune dit "j'entends quelqu'un pleurer ?" "Vous avez raison Lune j'entends quelqu'un pleurer" Chacun se penche sur le balconnier.

Et tout se déclenche 
 Arkenssiel veut bien être témoin
Monsieur Lôrage fait sa demande en mariage : "Voulez-vous m'épouser Miss Pluie ?"
Miss Pluie offre à boire
Larro Zouar douche les Capucines
Les danseuses dansent
Jojo Leventilo souffle l'air
Carillon japonais joue sa passacaille préférée (morceau de musique et danse de rue)
Lanterne Chinoise offre sa lumière.

Et qui s'endort heureuse et rassurée ? Petite-graine-qui-ne-pleure-plus

Le lendemain, sur le Balconnier,
Petite-graine-qui-ne-pleure-plus fleurit de toutes ses couleurs : bleu profond, bleu léger, rose, violet, blanc ou saumon. Devant tant de beauté le Poète s'est arrêté, pour dire une poésie.

Il était une fois
au milieu d'une cité
un joli balconnier

Il avait nombreux locataires
et  beaucoup de caractère
Quand
Les uns faisaient, les autres disaient
Quand les uns disaient, les autres faisaient
Quand
certains se querellaient
beaucoup les rabibochaient
Parfois ils déménageaient

D'avril en mars
ça ne cessaient
De violettes en glaïeuls,
ou de mai à septembre
de lys en chrysanthèmes
ou d'octobre en février,
de freesias en rose de Noël

C'était comme une valse,
sur le balconnier
une ronde sans fin.

Chaque printemps
tous revenaient
C'est impossible d'oublier
un magnifique balconnier

Ici, tout le monde applaudit car l'histoire est fini.