mardi 21 avril 2009

1 - Mon premier air-conte inspiré d'Irlande

Le vrai gourmet est celui qui mange une tartine comme un homard grillé
(Merci Colette = un écrivain du XXème siècle ou une écrivaine du XXIème.

C'était un dimanche.
Dès qu'elle se lève elle trouve l'atmosphère étonnamment tranquille. A se demander si elle n'était pas seule dans sa barre d'immeubles ? Le ciel est parfaitement bleu, bleu tonal. Le parking est parfaitement vide, sans un soupçon de nuage. Le parking est vide de véhicule. Elle ne prête aucune attention à cette étonnante absence de véhicule. Aurait-elle dû ?


Vraisemblablement.
Car l'instant suivant une voiture s'arrête devant elle, ouvre son capot, cligne d'un phare et dit "Tu montes, Poulette ?" Elle s'interloque ! D'où sort-elle ? Pas de réponse mais une action de sa part, la voilà assise à la place du conducteur et qui s'accroche au violon, pardon au volant, où a-t-elle la tête ce matin ?
Parlons-en justement de sa tête.
La voiture fonce et soudain s'arrête au bord d'un lac immense. Il est si grand qu'on pourrait croire que c'est la mer. A perte d'horizon on ne voit ni arbre, ni ville ni village. Il n'y a même plus la voiture. Elle n'entend aucun bruit, son. Elle prend conscience qu'un brouillard épais monte de la vallée. Il dissimule tout sur son passage, il la dissimule tant qu'elle se demande où elle est elle-même ! Les brindilles étouffent sous ses pas. Elle comprend qu'elle se déplace. Où va-t-elle ?

Soudain, elle sursaute. Une voix perce l'épaisseur ouatée. Elle ordonne "Change de tête !" Pourquoi changerait-elle de tête, elle n'en a aucune envie. Elle dit à la voix "Je n'ai pas prévu d'aller chez le coiffeur, ni aujourd'hui, ni demain, je suis très bien comme je suis !" La voix insiste "Change de tête te dis-je ?" Elle comprend que la tête s'énerve. Pourquoi s'énerve-t-elle, et d'ailleurs où se trouve-t-elle celle qui lui parle ? Elle n'obtient aucne réponse sauf la certitude soudaine de porter une nouvelle tête. La chose s'est passée très vite. Le brouillad se lève. Il découvre un lac. Elle en profite et se penche au-dessus de l'étang : elle pousse un cri sourd. Elle est coiffée d'une nouvelle tête. Peu importe qu'elle ne se reconnaisse pas. Il y a pire. Elle qui ne sait pas nager, la voilà qui plonge dans le lac. C'est sûrement la faute de sa nouvelle tête, c'est plus qu'une nouvelle tête, c'est une tête de fada. Surtout ne rien dire. Surtout se taire. Après tout cette tête, elle ne la connaît pas.



Dans l'eau, elle s'étonne : elle respire. Et elle comprend les poissons : ils parlent entre eux. D'elle. "On la prend ?" dit l'un d'eux. "Prends-là si tu veux !"
La voilà emportée par le plus gros qui est très smart avec son écharpe de soie mauve et son chapeau haut de forme. Il est grand très grand, c'est un gros balèze. Il ressemble à une baleine, qui porterait des moustaches. Depuis quand les baleines portent-elles des moustaches ? Un poisson déguisé en livre, l'a entendue parler à haute voix. Il lui demande :
"Comment tu t'appelles ? Oui, tu ne te trompes pas, ici les baleines ont des moustaches" et il répète
"comment tu t'appelles ?"
et sans attendre sa réponse il poursuit :
"Nos baleines utilisent leurs moustaches comme des aiguilles souples et tricotent, cachées dans les algues, des pulls au vert à leur baleineau !"
Sa nouvelle tête pense un instant à l'ancienne
"Après tout pourquoi pas ! Je ne suis pas chez moi, je ne suis même plus moi. Je n'aime toujours pas répondre aux êtres que je ne connais pas. Je préfère poser des questions : elle demande à l'étrange poisson comment il s'appelle lui-même. Voilà qu'il lui répond "Ouiquipédilla !"
Sans réfléchir elle se met à chanter
"Je ouikipédille, tu ouikipédilles, il ouikipédille, nous ouikipédillons -et ça c'est-vrai-
vous ouikipédillez -c'est vous qui le dites !-
Ils ouikipédillent -est-ce que vous les voyez ouikipédiller ?-

Ce dont elle ne peut pas douter, c'est que Poisson-balèze-ki-ressemble-à-une-baleine part en week-end : il weekipédille.
Elle en profite : elle prend place sur son dos. Et fend les flots. Quand Poisson-balèze-ki-ressemble-à-une-baleine sort de l'eau, elle, elle inspire l'équivalent d'un grand seau d'eau d'air. Dans l'élan, elle atterrit sur le sable chaud ! Quelle chute ! Poisson-balèze-qui-ressemble à une baleine à juste le temps de dire "Bonne route". Il disparaît. Il n'entend pas sa réponse..... [à suivre]

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