vendredi 3 avril 2009

3 - 3 avril 2009 - Abounouba le farceur - 1

Il était une fois, ni deux ni trois, seulement une fois, celle-là
Dans une ville du Moyen-Orient, Abounouba. Ccelui que tout le monde appelle le farceur, l'p'tit rusé, le rigolo.
Abounouba pourtant est avant tout mari et papa. Alors avant de rire, Abounouba travaille. Il dessine des plans.

il construit et vend des maisons.

Un beau matin il se lève avec une idée neuve : dans sa ville orientale où toutes les maisons sont basses, il construira une maison à un étage. Il le pense, il le dit, il le fait. Bientôt la maison est sur pied. Abounouba est très fier : il ne reste plus qu'à la vendre.
Mais aucun acheteur ne se présente.
Abounouba est patient. Il attendra. Mais apparemment sa maison à étage n'intéresse personne.
Abounouba attend longtemps.
Heureusement un jour quelqu'un vient.
Abounouba se réjouit. Puis il ne se réjouit plus, car l'acheteur ne veut pas d'une maison à étage. Enfin si. Enfin non. L'acheteur veut seulement acheter l'étage de la maison. Il dit qu'être au-dessus de tous c'est une excellente idée. Il n'a pas besoin du rez-de-chaussée. Et il insiste
"non non, Abounouba, je te le dis, si j'achète, j'achète l'étage ou rien !"

"D'accord" dit Abounouba, "affaire faite !" Et il pense "Un jour je saurai te faire acheter mon rez de chaussée, je m'appelle Abounouba le p'tit rusé, le rigolo, le farceur !"


Pourtant, un mois deux mois, plusieurs mois plus tard l'acheteur, qui se plaît à son étage, ne parle toujours pas d'acheter le rez-de chaussée.

"Sacré nom d'une chicha" se dit Abounouba, "il va voir celui-là". Abounouba n'est pas à court d'idée.
Le lendemain, si le propriétaire de l'étage se réveille, c'est parce que ça cogne à tout va dans les murs. Et pour cause : Abounouba a ordonné aux ouvriers de détruire ceux du rez-de-chaussée. Ils poussent tous des cris très forts chaque fois qu'ils cognent, tapent, frappent qui avec son marteau, qui avec sa masse. Le propriétaire du premier étage se met à la fenêtre et se penche. Il découvre le désastre. Il hurle,
"olà Abounouba qu'est-ce que tu fais, tu fais n'importe quoi, je ne t'ai pas demandé de casser les murs ! "

Abounouba répond que justement, c'est parce qu'il ne lui a rien demandé qu'il démolit le rez de chaussée. "Tu ne veux pas acheter mon rez de chaussée vide. Il ne me rapporte rien, donc je le démolis !" Abounouba n'en montre rien, mais il se tord de rire et il ajoute "d'ailleurs surveille bien ton étage. Je ne veux pas qu'il s'écrase au sol : il pourrait blesser mes ouvriers !"

Le propriétaire de l'étage apprécie-t-il les ouvriers ? Il disparaît et réapparaît avec une bourse pleine de dinars. "Attrape Abounouba, tu as gagné, tu veux que je t'achète ton rez-de-chaussée et bien c'est fait. Et maintenant ne viens plus m'importuner !"

Les ouvriers quittent le chantier. Abounouba retourne dans sa maison. Il a le pied léger, la bourse pleine. C'est un homme heureux. Il chante :
"Ma ruse a bien fonctionné, ma ruse a bien marché, c'était pas difficile, fallait juste y penser
Ma ruse a bien marché, ma ruse a bien fonctionné, c'était très facile, bravo Abounouba !"...
Il ne termine pas sa nouvelle chanson. Le voilà bouche bée devant sa maison. Que lui est-il arrivée ? Que s'est-il passé en son absence ?

Sa femme se tient sur le seuil et elle pleure en lui montrant du doigt les ouvriers qui s'en vont après avoir creusé sa maison pour la transformer en panier percé. "Le sultan a rêvé qu'il y avait un trésor chez toi Abounouba dit-elle Il a envoyé ses ouvriers pour qu'ils creusent jusqu'à ce qu'ils trouvent le trésor et le lui ramènent"
"L'ont-ils trouvé ?" demande Abounouba
Sa femme répond en pleurant
"Pas du tout, ils n'ont trouvé aucun trésor et maintenant notre maison est ouverte à tous les vents !" et elle pleure de plus belle quand Abounouba s'étrangle de rire.
"Pourquoi ries-tu Abounouba, il n'y a rien de drôle !" dit sa femme.
"C'est vrai ma femme, il n'y a rien de drôle à avoir une maison pleine de trous, mais je vais arranger ça, et ça, se sera très drôle, compte sur moi". La femme d'Abounouba connaît son mari. Elle sait qu'il est rusé, rapide et farceur, elle l'accompagne dans la cuisine. Une solution s'impose immédiatement à lui. Il ouvre le garde manger.

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